
Sandrine Pierrot : «Au sein du groupe La Poste, les salaires des femmes sont très légèrement supérieurs aux salaires des hommes»
“Mon père a travaillé à la Société Générale. Je pense que cela a un petit peu aidé à orienter le choix de carrière et d'études”, reconnaît Sandrine Pierrot qui se voit, dès l'âge de seize ans, travailler dans une banque. Elle étudie avec cet objectif et décroche un DESS en finance à l’Université d’Aix-Marseille puis un mastère spécialisé senior management bancaire à l’Ecole supérieure de la banque. Après avoir commencé sa carrière au sein de la succursale française d’Unicrédit comme analyste des crédits, elle choisit de rejoindre La Poste, en tant que chef de projets offre bancaire Grands Comptes, non sans un certain goût pour le challenge.
“Il y avait tout à construire (...) Quand je suis entrée en 1996 dans le groupe La Poste, la Banque Postale n’existe pas. Elle sera créée dix ans plus tard”, rappelle Sandrine Pierrot. Très tôt, elle assume son ambition et se donne les moyens de gravir les échelons.
Accepter la mobilité
“Il fallait bouger dans les métiers, éventuellement, mais accessoirement dans les régions aussi (...) Si on ne souhaitait pas progresser, on pouvait rester indéfiniment dans la même région. Ce qui n'était pas mon cas, je souhaitais plutôt progresser”, confie-t-elle en constatant qu’aujourd’hui, la mobilité n’est plus un prérequis à l’évolution professionnelle. A la fin des années 1990, le télétravail n’existe pas, la maternité ne bénéficie pas encore d’un accompagnement renforcé.
“A l’époque, la femme est un homme comme les autres”, souligne dans un sourire la directrice générale. En 2013, alors qu’elle occupe le poste de directrice régionale réseau et banque du Var et s’interroge sur ses possibilités de progression en interne ou dans d’autres entreprises, elle est choisie pour créer l’école de la banque qui a la lourde tâche de transformer les postiers en banquiers. “L'école doit se créer à Paris puisqu’elle va former l’ensemble des collaborateurs dans la France entière, se souvient Sandrine Pierrot. A l'époque, mes trois enfants étaient âgés de onze, quatorze et seize ans. Ce ne fut pas un choix simple à titre personnel, nous l’avons pris en famille. Mais c’était une telle opportunité de carrière de participer à une transformation pareille que l’on y va ! Et puis le groupe m’a vraiment accompagné”. Cet accompagnement explique, en grande partie, sa longévité dans ce même établissement. Ainsi, elle reconnaît avoir bénéficié de la culture d’un groupe soucieux de la parité depuis longtemps. “Les salaires des femmes sont très légèrement supérieurs aux salaires des hommes”, affirme-t-elle.
Femmes et Science
Parmi les sujets qui la motivent particulièrement aujourd’hui figure en bonne place l’accès des jeunes filles aux parcours scientifiques. C’est le sens de son engagement récent au sein de la Chaire Femmes et Science créée par l’Université Paris Dauphine. “Nous finançons des projets, souvent post thèse, permettant d’identifier les raisons pour lesquelles les jeunes filles ne se lancent pas dans les carrières scientifiques. Nous avons financé une trentaine de projets depuis 5 ans dans le monde entier”, précise Sandrine Pierrot. Enfin, bien qu’elle n’ait pas eu le souci de développer un réseau au début de sa carrière, elle reconnaît son importance et prône une ouverture sur le monde pour continuer à s’enrichir.
A lire aussi: ESCP crée une chaire dédiée aux femmes dans la finance
Plus d'articles du même thème
-
Sophie Nordmann (France Invest) : «Il n’y a pas assez de rôles modèles dans le private equity»
Intervenant dans le cadre de Talent for Finance, premier Salon des carrières dans la finance organisé par L’Agefi et Dogfinance, qui s’est déroulé le 28 mai, Sophie Nordmann, présidente de la commission Talents et Diversité chez France Invest, et partner chez Siparex, explique pourquoi le secteur du private equity peine toujours à attirer des femmes. -
Marion Longchambon (BNP Paribas) : «Assumer sa différence est un atout pour faire carrière»
Après un début de carrière chez Areva, Marion Longchambon a rejoint BNP Paribas Personal Finance. Son conseil pour une vie professionnelle épanouie : rester soi-même. -
Géraldine Trippner (Société Générale) : « Il faut briser les clichés sur le métier de trader »
La Société Générale oeuvre pour diversifier les profils dans sa salle de marché et, notamment, démystifier ce métier auprès des femmes. Head of financing solutions dans l'activité de marché, Géraldine Trippner était l'invitée du salon Talent for finance organisé par L'Agefi et Dogfinance le 28 mai. -
Emilie Quema (Banque de France) : «Pour appréhender les risques climatiques, nous avons recruté des profils vraiment ingénieurs»
Intervenant dans le cadre de la 1ère édition de Talent for Finance, premier Salon des carrières dans la finance organisé par L’Agefi et Dogfinance, qui s’est déroulé le 28 mai, Emilie Quema, directrice des entreprises à la Banque de France, a évoqué son parcours, de l’école d’ingénieurs à l’exercice de l’analyse financière puis extra-financière. -
Emmanuelle Costa (Tikehau) : «Ce qui nous intéresse, ce sont des personnes agiles, curieuses et créatives»
Dans le cadre de l’événement Talent for Finance, premier Salon des carrières dans la finance organisé par L’Agefi et Dogfinance le 28 mai, Emmanuelle Costa, directrice du capital humain chez Tikehau Capital a évoqué les éléments clés de l'attractivité des sociétés de gestion. -
Alfonso Lopez de Castro (Financia Business School) : «Les étudiants viennent chez nous pour l’employabilité»
Intervenant dans le cadre de Talent for Finance, premier Salon des carrières dans la finance organisé par L’Agefi et Dogfinance, qui s’est tenu le 28 mai, Alfonso Lopez de Castro, président de Financia Business School, a présenté son école qui mise sur l’apprentissage pour doper l’employabilité de ses étudiants.
Sujets d'actualité
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions