
Une pour toutes et vive les maths !

Je vais vous raconter une anecdote. Un soir, lors d’une partie de Uno avec ma compagne, ma fille de quatre ans a déclaré solennellement : «Quand une fille gagne, l’autre aussi». Ce n’était rien d’autre que les mots d’une enfant qui voulait voir son père perdre à un jeu de société. Mais ils ont résonné avec tout un tas de concepts en vogue – mentorat, sororité, rôles modèles… - qui prenaient d’un coup des accents de vérité.
Briser la boucle
Car, oui, quand une femme réussit dans des domaines souvent préemptés par les hommes, elle gagne aussi un peu pour les autres. En montrant la voie, en remplissant ce rôle d’exemple, de modèle, qui prouve que c’est possible. A l’inverse, lorsque trop peu parviennent à se hisser, cela peut décourager les autres ne serait-ce que d’essayer. C’est ce que me confiait récemment Kim Fustier, analyste financière chez HSBC. Dans une interview passionnante, elle raconte par exemple qu’il est courant, qu’en réunion, elle se retrouve la seule femme pour neuf hommes. «Le problème c’est que le phénomène s’auto entretient car ce déséquilibre peut décourager les femmes», regrette-t-elle.
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Dans cette optique, les politiques visant à favoriser l’accession par les femmes à des postes où elles sont trop peu représentées prennent tout leur sens en dépit des critiques pour «discrimination positive» qui les accompagnent souvent. Le constat est vrai partout mais particulièrement dans le monde de la finance où, dans certains secteurs – souvent les mieux rémunérés – les hommes sont largement majoritaires. Selon des données exclusives de L’Agefi, les femmes représentent par exemple moins de 25% des postes à responsabilité dans les banques d’affaires et les boutiques de fusions-acquisitions.
Vive les maths !
En ce sens, les initiatives prises par certaines banques ou assureurs méritent d’être mises en avant. Axa a ainsi récemment dévoilé son programme «We care», JPMorgan s’est associée à Bpifrance pour lancer un fonds de capital risque qui financera notamment des véhicules gérés par des femmes et Malakoff Humanis a mis en place un nouvel accord d’égalité homme-femme. A l’inverse, on regrettera le retour en arrière, rapporté récemment par Bloomberg, de plusieurs banques américaines sur la question de l’inclusion.
Pour en revenir à ma fille. Je me suis donné une mission : lui faire aimer les maths. Parce qu’être un minimum à l’aise avec les chiffres permet de se fermer le moins de portes possibles, y compris celles de la finance. Sur ce point, je m’inspire des meilleures. Dans un récent podcast où elle se confie à ma collègue Laurence Marchal, Estelle Castres donnait ce conseil aux femmes : ne lâchez jamais les maths ! De son côté, Kim Fustier a fait une licence de mathématiques en parallèle de son cursus à HEC. Ça leur a plutôt réussi.
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