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Comprendre les mécanismes de performance du Private Equity

ALTAROC
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Le Private Equity est depuis longtemps reconnu pour sa capacité à générer des rendements supérieurs aux marchés cotés. Selon les données de PitchBook, sur les 20 ans passés, les fonds de Private Equity Growth et Buy-Out affichent un rendement net annuel moyen compris entre 13 et 16% par an, contre 8 % pour les marchés cotés.

Cette surperformance ne relève pas du hasard, mais repose sur des mécanismes bien définis et systématiquement appliqués par les fonds d’investissement.

Parmi ces leviers, certains ressortent comme essentiels à la génération de cette performance : l’alignement des intérêts, l’actionnariat actif et le temps longs.

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L’alignement des intérêts : la base de la performance

L’un des principes fondateurs du Private Equity est de garantir que les dirigeants et les investisseurs poursuivent un objectif commun : la création de valeur. Cet alignement se concrétise à travers deux mécanismes fondamentaux.

La participation en capital des managers :

Lorsqu’un gérant acquiert une entreprise, il exige que les dirigeants réinvestissent une part significative de leur patrimoine personnel dans l’entreprise. Selon le type d’opération, cela peut se traduire par un investissement équivalent à 6 à 18 mois de salaire pour un LBO primaire, ou par le réinvestissement d’au moins un tiers de leur gain net d’impôt pour un LBO secondaire ou tertiaire. Ce mécanisme vise à éviter toute surévaluation du business plan et incite les managers à maximiser la valeur de l’entreprise, puisque leurs propres intérêts sont désormais liés à ceux des investisseurs.

La participation aux plus-values :

En complément, les fonds de Private Equity offrent aux dirigeants entre 15 et 20 % des gains réalisés lors de la cession de l’entreprise, par le biais de stock-options ou d’autres dispositifs d’intéressement. Ce levier transforme l’implication des managers en les incitant à optimiser la gestion opérationnelle, à contrôler les coûts, à améliorer l’efficacité du besoin en fonds de roulement et à rechercher constamment de nouvelles opportunités de croissance.

Cet alignement des intérêts ne concerne pas seulement les managers des entreprises cibles, mais aussi les gérants de fonds, qui investissent une partie de leur capital personnel dans leurs propres véhicules d’investissement. Cela renforce la discipline et la responsabilité dans les choix d’allocation de ces fonds.

Les leviers mécaniques du Private Equity : l’actionnariat actif et le temps long

Si ces premiers leviers sont bien connus, deux autres facteurs clés du succès des fonds de Private Equity méritent d’être soulignés : la sélection proactive et patiente des champions et la préparation méticuleuse des entreprises pour une sortie optimale. Ces leviers, indissociables de l’actionnariat actif et du temps long, jouent un rôle déterminant dans la surperformance mécanique du Private Equity.

La sélection des champions : une démarche proactive

Les gérants de Private Equity cherchent à identifier des entreprises au sein de secteurs en forte croissance structurelle. Cependant, ils ne se contentent pas d’investir dans des sociétés ordinaires : ils recherchent des «champions», c’est-à-dire des entreprises qui possèdent des avantages compétitifs durables.

Le processus de recherche est long et peut durer plusieurs mois, voire des années. Plutôt que d’attendre que ces entreprises soient mises en vente, les fonds se rapprochent proactivement des dirigeants pour comprendre leur stratégie, leurs ambitions et leurs performances. Ainsi, ils obtiennent un accès exclusif à des informations cruciales avant même qu’une entreprise ne soit disponible sur le marché. Cette démarche proactive permet d’identifier les cibles les plus prometteuses et de se positionner bien avant les concurrents. Ce travail préparatoire crée une position d’avantage sur le marché, en fournissant aux gérants une compréhension approfondie des leviers de croissance et de rentabilité de l’entreprise cible.

Ce travail de due diligence stratégique et de compréhension granulaire des performances potentielles de l’entreprise n’est pas possible à réaliser pour un gestionnaire de fonds coté. La profondeur de l’information obtenue par un fonds de Private Equity proactif, qui s’apparente à un « délit d’initié organisé », représente un véritable avantage compétitif par rapport à celle dont dispose un gérant coté qui ne bénéficie que d’informations publiques très limitées.

Préparer l’entreprise à une sortie optimale

Au-delà de la création de valeur pendant la période de détention, les fonds de Private Equity se concentrent également sur la préparation de la sortie de l’entreprise. Leur objectif est de la rendre aussi attractive que possible pour des acheteurs industriels à long terme, en augmentant sa valeur et en renforçant ses atouts stratégiques.

Lorsqu’un fonds de Private Equity acquiert une entreprise, il a déjà en tête le processus de sortie à moyen terme. Pendant ses 5 à 6 années de détention, il travaille activement sur la transformation de l’entreprise et sur son positionnement stratégique, en vue de la vendre à un acquéreur qui idéalement lui paiera une prime stratégique. Ce travail de préparation en vue de la cession est bien plus soutenu et réfléchi que celui d’un gérant d’actifs cotés, qui ne peut pas influencer la stratégie de l’entreprise.

Le rôle du temps long et de l’illiquidité

Enfin, l’un des principaux avantages du Private Equity est l’horizon temporel qu’il permet. Contrairement aux marchés cotés, où la performance est systématiquement jugée sur des périodes trimestrielles, le Private Equity repose sur des visions à long terme, souvent de 5 à 7 ans. Cet horizon temporel est essentiel pour la mise en œuvre des stratégies et la création de valeur. De plus, l’engagement de ne pas vendre ces actifs de Private Equity pendant ces périodes de transformation est une contrepartie nécessaire à la surperformance.

Dit autrement, cette illiquidité du Private Equity, loin d’être un inconvénient, permet aux gérants de mettre en place des business plans à long terme, de conduire confidentiellement des transformations industrielles structurantes et de préparer soigneusement la sortie des entreprises.

C’est cette patience et cette capacité à investir dans le long terme qui expliquent en grande partie la surperformance du Private Equity par rapport aux marchés cotés.