Conjuguer l’IA au féminin

Ce billet est issu de notre newsletter Ambitions dédiée aux femmes dans la finance. Pour la recevoir gratuitement chaque mercredi dans votre boîte mail, vous pouvez vous inscrire ici.
IA-technologie-intelligence-artificielle
 -  AdobeStock

L’impact de l’intelligence artificielle sur nos vies a récemment fait l’objet de nombreuses études. D’où il ressort régulièrement que les postes occupés par des femmes semblent plus exposés au risque de remplacement par les technologies numériques, notamment dans la finance. Autre constat, tout aussi important, sinon plus : les femmes sont également sous-représentées dans la recherche et la conception de ces technologies.

Un phénomène qui est de nature à accentuer les inégalités existantes. L’Unesco alertait déjà sur ce sujet en 2023 : «Le développement, l’utilisation et le déploiement de systèmes d’IA risquent de dupliquer et d’amplifier les préjugés de genre existants et d’en créer de nouveaux : le manque de diversité dans les données, les équipes de programmation ou les approches conduit à des outils d’IA biaisés qui génèrent des résultats discriminatoires. Ces résultats sont utilisés pour prendre des décisions importantes qui ont un impact sur la vie quotidienne des citoyens.»

A lire aussi: Ana, Jane et Bettina au royaume des banquiers

Pour y remédier, le secteur de la technologie doit se féminiser. Selon l’Insee, en 2023, les femmes occupaient 24% des emplois dans les professions numériques, un pourcentage qui est resté relativement stable ces dernières années. Un chiffre déjà faible, et peut-être trompeur: si les femmes représentent un tiers des emplois à temps plein aujourd’hui dans le domaine des fintechs, elles sont principalement employées dans les équipes marketing, des ressources humaines et de communication. Quant aux métiers de la tech, si l’on en croit l’étude sur la mixité du secteur menée par France Fintech et le Crédit Mutuel Arkéa, ce sont les moins féminisés de tous... à moins de 14%.

Dans ces circonstances, la rapide montée en puissance de l’intelligence artificielle risque-t-elle de fragiliser les récentes avancées de la cause féminine ? Pour l'éviter, une exigence éthique vis-à-vis de cette nouvelle technologie pourrait être nécessaire. En ce sens, l’Unesco a d’ailleurs lancé le «Réseau des femmes pour une IA éthique», connu aussi sous le nom de « Women4Ethical AI», une nouvelle plateforme collaborative visant à soutenir les gouvernements et les entreprises dans leurs efforts pour assurer l’égalité des genres à la fois dans la conception et le déploiement de l’IA.

Des femmes à connaître

Il n’y a pas de fatalité. D’autant que, on le sait trop peu, nombre de femmes ont joué un rôle important dans l’avènement des nouvelles technologies. A l’image d’Ada Lovelace, mathématicienne britannique, qui est à l’initiative du premier programme informatique en 1843 ou d’Annie Jean Easley, informaticienne, ingénieure et mathématicienne afro-américaine, qui a marqué le secteur de l’industrie spatiale. Sans parler des six mathématiciennes - Kay McNulty, Betty Jenning, Betty Snyder, Marlyn Meltzer, Fran Bilas et Ruth Lichterman - engagées en 1945 par le gouvernement américain pour travailler sur un projet top secret : la programmation du premier ordinateur des Etats-Unis.

Dans le domaine de l’IA, si Sam Altman, le PDG d’OpenAI, prend l’essentiel de la lumière, Mira Murati est considérée par le Time comme la créatrice de ChatGPT. On peut aussi citer Shivon Zilis, également passée par OpenAI, Fei-Fei Li, co-directrice du Stanford Institute for Human-Centered Artificial Intelligence, ou encore la Française Joëlle Barral, directrice de la recherche en IA chez Google DeepMind.

A lire aussi: Clara Chappaz, de la French Tech à l'IA

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...