
BNP Paribas part à l’assaut des start-up

Ne l’appelez plus la banque des grandes entreprises. BNP Paribas se revendique désormais aussi comme «la première banque des start-up», a martelé hier Marie-Claire Capobianco, directeur du réseau France. La division tricolore annonçait l’élargissement de son dispositif à destination des entreprises innovantes, présenté sous le label WAI («We are innovation», nous sommes l’innovation).
En 2017, elle ajoutera à ses 30 «banquiers start-up» actuels 70 chargés d’affaires référents, formés aux spécificités des modèles économiques de cette clientèle. Le réseau hexagonal aura ainsi 60 pôles innovation contre 16 fin 2016. D’ici à 2020, il espère faire passer de 2.000 à 4.000 le nombre de start-up clientes passées par ces pôles. La tarification variera selon le niveau de rentabilité des clients.
Depuis 2013, BNP Paribas a investi 40 millions d’euros indirectement dans des start-up, via des fonds régionaux ou sectoriels. Pour la suite, «nous sommes opportunistes, nous n’avons pas décidé d’un montant», a précisé Marie-Claire Capobianco.
La banque n’a commencé à investir en direct que depuis mai 2016, avec son fonds BNP Paribas Développement, qui a versé 10 millions d’euros dans des entreprises innovantes. «Nous avons attendu de comprendre comment fonctionnaient les start-up», explique Denis Laplane, directeur de la clientèle entreprises des réseaux France. Le fonds prévoit de leur consacrer 5 à 10% de son enveloppe annuelle de 200 millions d’euros destinée aux investissements en capital du réseau France. Le montant moyen de ces investissements est de 100.000 euros en phase d’amorçage, 500.000 euros en phase de développement, pour une durée moyenne d’investissement de 7 ans, allant de 3 à 20 ans.
Les start-up ont désormais la cote auprès des banques, qui mettent en avant des services additionnels d’accélération, de conseil et de mise en relation, mais également de gestion de patrimoine pour l’entrepreneur. Les réseaux mutualistes, très présents auprès des PME, ont récemment lancé leurs propres dispositifs à destination des entreprises innovantes.
Pour se différencier de la concurrence, BNP Paribas met en avant son «fonds de commerce inégalé», a détaillé Denis Laplane, soit «100% des grandes entreprises et 75% des ETI françaises», à qui elle peut présenter des start-up. Elle vante aussi sa «démarche centralisée» permettant de créer des contacts «au-delà de la région» et à l’international.
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