
BNP Paribas s’impose dans la fintech avec Compte-Nickel

Coup de maître pour BNP Paribas. La banque a signé un protocole d’accord pour acquérir 95% du capital de la Financière des Paiements électroniques (FPE), qui offre depuis 2014 le Compte-Nickel, un compte sans banque ouvert à tous et commercialisé par les buralistes, ont annoncé les deux sociétés hier.
La Confédération des buralistes a cédé 1% du capital pour redescendre à 5% et son partenariat exclusif devrait être prolongé à 2035, au lieu de la date butoir initiale de 2025. Les fondateurs ont cédé leurs 35%, Philippe Oddo 10%, Partech Ventures 5%, et 140 actionnaires individuels les 42,3% restants. Eight Roads, un fonds de Fidelity, aura fait un passage éclair : en décembre 2016, la FPE l’avait fait entrer à 1,7% du capital afin d’atteindre la rentabilité à l’été 2017.
La valorisation de la FPE dépasse 250 millions d’euros, ce qui en fait la plus grosse opération dans la fintech européenne à ce jour, affirme à L’Agefi une source proche du dossier. «C’est aussi la plus intéressante stratégiquement, ajoute la source. BNP Paribas se rapproche du réseau des buralistes, complémentaire de sa clientèle, et qui représente peu de coûts fixes». D’autres banques européennes avaient fait des offres, impressionnées par les flux de nouveaux clients de Compte-Nickel (+30.000 en mars). La banque en ligne de BNP Paribas, Hello Bank!, en a conquis seulement 47.000 en 2016.
L’offre de BNP Paribas était alléchante : l’équipe dirigeante reste en place et conserve ses options de souscription d’actions, tandis que Compte-Nickel «n’est pas intégré dans la banque» et «reste une offre indépendante, concurrente du réseau de BNP Paribas», souligne Hugues le Bret, président de la FPE. Cette dernière conserve d’ailleurs son partenariat avec le Crédit Mutuel Arkéa, qui lui fournit monétique et compte de cantonnement. Néanmoins, son dirigeant n’est pas opposé à étoffer l’offre si les clients le demandent, «par exemple en monétique ou en assurance». «Nous avons des réflexions avec BNP sur d’autres services additionnels qui pourraient venir se greffer à terme dans les bureaux de tabac, renchérit Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes. Pour eux, notre réseau est assez extraordinaire, en termes de maillage, d’amplitude horaires… ». BNP a relevé les objectifs commerciaux du Compte-Nickel : atteindre non plus 5.000 mais 10.000 buralistes partenaires en 2020 contre 2.500 aujourd’hui, et 2 millions de clients en 2020 au lieu d'1 million en 2018. Il en compte 540.000 aujourd’hui.
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