
Une nouvelle fusion de Banques Populaires se prépare dans l’Ouest

Du nouveau à l’Ouest. Quelques mois après la création d’une Banque Populaire d’ampleur à l’Est et l’annonce récente de nouvelles fusions par le président de BPCE François Pérol, une autre alliance se prépare. Hier, la Banque Populaire Atlantique (BP Atlantique) et la Banque Populaire de l’Ouest (BP Ouest) ont annoncé avoir engagé les travaux en vue d’un rapprochement. Le nouvel acteur couvrirait les régions Bretagne et Pays de la Loire ainsi que les départements de la Manche et de l’Orne en Normandie. Une étude d’opportunité a été lancée le 21 mars. Elle doit être bouclée en juin, les instances du personnel donneront leur avis fin septembre et l’assemblée de fusion pourrait se réunir en décembre.
Les deux banques se partagent de manière équitable 3.000 collaborateurs, 750.000 clients et 344 points de vente. Elles totalisaient 551 millions d’euros de produit net bancaire (PNB) et 75 millions d’euros de résultat net à fin 2016, répartis à 50-50. Cela donne au nouvel ensemble une taille comparable à la Caisse d’Epargne Bretagne Pays-de-Loire, légèrement supérieure au CIC Ouest, mais très en dessous du Crédit Agricole. Avec cinq caisses sur la zone géographique, ce dernier représenterait 2,4 milliards d’euros de PNB, selon Olivier de Marignan, directeur général de BP Atlantique. «Mais notre modèle économique n’a rien à voir, nuance le dirigeant. Je préfère nous comparer au CIC, dont nous sommes très proches en logiques de marché et avec qui nous partageons beaucoup d’opérations».
Les deux Banques Populaires sont présentes surtout auprès de la clientèle professionnelle : traditionnelle chez BP Atlantique et libérale chez BP Ouest. Auprès des entreprises (PME réalisant plus de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires), BP Atlantique a «un taux de pénétration de plus d’un tiers depuis plusieurs années, et BP Ouest montre une très belle progression». Avec moins d’agences que leurs concurrentes, elles ont des parts de marché de seulement 4% à 6% auprès des particuliers.
Le ratio de solvabilité du nouvel ensemble aurait été de 16,2% à fin 2016 (18% pour BP Atlantique et 14% pour BP Ouest) laissant «une marge confortable» pour l’investissement dans la transformation des métiers. La fusion «va mécaniquement créer des doublons dans les équipes administratives et la direction, mais elles devraient trouver leur place dans le nouvel ensemble, compte tenu de sa taille», assure Olivier de Marignan. Les futurs directeur général et président devraient être choisis parmi les actuels.
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