
L’emploi américain subit un coup de frein inattendu en avril

Le nombre de créations d’emplois aux Etats-Unis a nettement ralenti en avril, contrairement aux attentes des investisseurs qui anticipaient un rebond du marché du travail grâce aux mesures de relance budgétaire adoptées par l’administration Biden et à l’amélioration de la situation sanitaire dans le pays, où plus de la moitié de la population est désormais vaccinée contre le Covid-19.
Selon les données publiées vendredi par le département du Travail, 266.000 emplois nets ont été créés en avril, après 770.000 en mars et 536.000 en février.
Les économistes interrogés par le Wall Street Journal s’attendaient à la création d’un million d’emplois nets aux Etats-Unis le mois dernier. Le nombre de postes créés en mars avait initialement été estimé à 916.000.
En avril, « des hausses notables de l’emploi dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie, d’autres services et de l’enseignement public ont été partiellement compensées par des baisses de l’emploi dans les services de travail temporaire, ainsi que de coursiers et messagers », a indiqué le département du Travail dans son rapport.
Le mois dernier, le taux de chômage dans le pays a augmenté à 6,1%, contre 6% en mars. Le taux de chômage aux Etats-Unis a bondi de 3,5% en février 2020, dernier mois avant la mise en oeuvre de mesures de confinement dans le pays, à un niveau record de 14,8% en avril 2020 avant de progressivement diminuer. Les économistes anticipaient une nouvelle baisse du taux de chômage en avril, à 5,8%.
Le taux d’activité a légèrement augmenté en avril, à 61,7% contre 61,5% en mars. Ce taux s'établissait à 60,2% en avril 2020, au plus fort de la crise sanitaire, mais dépassait 63% au début de l’année dernière.
Bien loin du plein emploi
Si la situation sur le marché du travail s’est nettement améliorée aux Etats-Unis par rapport au printemps 2020, le nombre d’emplois salariés dans le pays reste inférieur de 8,2 millions à celui de février 2020. Au total, 9,8 millions d’Américains se trouvaient sans emploi en avril.
En dépit de la reprise économique en cours et des craintes d’accélération de l’inflation, la situation dégradée de l’emploi incite la Réserve fédérale (Fed) à maintenir une politique monétaire accommodante.
Cette semaine, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a déclaré que si les perspectives de l'économie américaine s'étaient clairement redressées, la reprise s’annonçait moins prometteuse pour les bas salaires et justifiait la poursuite des mesures de soutien.
Plusieurs membres du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) ont également jugé ces derniers jours qu’un soutien monétaire restait nécessaire aux Etats-Unis.
« Nous sommes encore loin de nos objectifs d’emploi maximum et de stabilité des prix », a ainsi déclaré le président de la Fed de New York, John Williams. « Permettez-moi d’insister sur le fait que les données et les conditions que nous observons actuellement sont loin d'être suffisantes pour que le FOMC modifie l’orientation de sa politique monétaire », a-t-il ajouté.
« Une chose est claire : la politique monétaire accommodante [de la Fed] n’est pas près de disparaître », commentait Naeem Aslam, responsable de l’analyse de marché chez Avatrade, en réaction au chiffres d’avril sur l’emploi aux Etats-Unis.
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