
L’heure du changement n’a pas sonné pour la Fed

La Réserve fédérale (Fed) a maintenu mercredi son cap ultra accommodant malgré l’amélioration en cours de la conjoncture outre-Atlantique, se disant prête à laisser l’inflation dépasser temporairement les 2% sans durcir sa politique afin de conforter le rétablissement de l'économie au sortir de la crise sanitaire.
Le comité de politique monétaire a pris acte des progrès réalisés sur la voie de la croissance et de l’emploi mais a voté à l’unanimité en faveur du maintien des taux à un niveau proche de zéro. Les banquiers centraux américains ont également confirmé qu’ils souhaitaient constater «des progrès substantiels supplémentaires» sur le chemin de la reprise avant de réduire le rythme de leurs rachats d’actifs.
«Les secteurs les plus durement touchés par la pandémie restent fragiles mais donnent des signes d’amélioration. L’inflation a augmenté, reflétant essentiellement des facteurs temporaires», précise le communiqué.
La Fed maintient ses taux directeurs entre 0 et 0,25% depuis le mois de mars 2020 afin de faciliter le financement de l'économie face à la crise sanitaire déclenchée par l'épidémie de coronavirus. La banque centrale procède également à 120 milliards de dollars de rachats obligataires depuis juin dernier.
Accélération temporaire de l’inflation
Au cours de sa conférence de presse, le président de la Fed, Jerome Powell, a estimé que l’inflation hors énergie et alimentation dépasserait temporairement les 2% dans les 12 prochains mois, mais a écarté tout durcissement monétaire pour freiner les prix. «Nous assisterons probablement à des pressions à la hausse en raison du rebond de la consommation et de la réouverture de l'économie, particulièrement si l’offre a du mal à suivre à court terme», a noté le patron de la Fed. Pour autant, une accélération persistante des prix est peu probable, compte tenu des ressources inutilisées sur le marché de l’emploi, a-t-il affirmé, en évoquant des hausses «ponctuelles» des prix et des effets «transitoires» sur l'économie.
Comme lors de ses dernières interventions, Jerome Powell a jugé prématuré d’envisager une réduction des rachats d’actifs destinés à fluidifier le marché obligataire.
Le responsable a de nouveau souligné que la reprise était loin d'être achevée et que le taux de chômage de 6% en mars sous-estimait l’ampleur des destructions d’emplois survenues depuis le déclenchement de l’épidémie.
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