Nouveau bras de fer sur les salaires à la Société Générale

La banque propose une augmentation collective ainsi qu’une prime de partage de la valeur bien inférieures à celles de l’an dernier. Les syndicats menacent de ne pas signer la négociation annuelle obligatoire si ces mesures ne sont pas revues à la hausse.
La Société Générale à la Défense  SG SocGen
Les négociations annuelles obligatoires sont tendues à la Société Générale.  -  Photo Bloomberg

Les négociations annuelles obligatoires (NAO) se poursuivent dans les banques françaises, dans un climat toujours tendu du fait de la pression inflationniste. A la Société Générale, qui avait accordé l’an dernier sa deuxième augmentation collective en dix ans au terme d’un débrayage organisé par les organisations syndicales représentatives, l’heure est à la rigueur. En cause, explique la banque rouge et noire, les incertitudes macroéconomiques et géopolitiques qui font toujours peser un risque sur son activité.

Au cours de la deuxième réunion de négociation qui s’est tenue ce lundi 27 novembre, la direction de la Société Générale a mis sur la table sa proposition : une augmentation collective appliquée en janvier prochain de 2% pour les salaires bruts inférieurs à 45.000 euros et de 1% pour les salaires compris entre 45.000 et 60.000 euros avec un plancher à 600 euros.

Des mesures limitées à 65% des salariés

Elle propose, par ailleurs, de verser en décembre une prime de partage de la valeur de 800 euros. Ce dispositif défiscalisé mis en place par le gouvernement Borne est toutefois limité aux salaires inférieurs à trois Smic. Au total, déplore Khalid Bel Hadaoui, délégué syndical CFDT, «ce sont seulement 65% des salariés qui devraient bénéficier de ces mesures». L’an dernier, les salariés percevant entre 60.000 et 80.000 euros bruts annuels avaient, eux aussi, bénéficié de l’augmentation collective. «Nous demandons à la direction de tenir compte du contexte inflationniste auquel font toujours face l’ensemble des salariés. D’autant que, pendant deux ans, ils ont fourni des efforts supplémentaires dans le cadre de la fusion avec le Crédit du Nord», ajoute Khalid Bel Hadaoui.

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Les organisations syndicales représentatives avaient réclamé, lors de la première réunion, une augmentation collective de 6% et une prime de partage de la valeur comprise entre 2.000 et 2.500 euros. «La direction estime que les mesures salariales appliquées en 2023 sont suffisantes. Mais nous pensons qu’il faut faire davantage si on veut contrer l’hémorragie des effectifs !», réagit Philippe Fournil, délégué syndical CGT.

Le SNB menace de ne pas signer

Le SNB, premier syndicat représentatif au sein de la Société Générale, demande également à la direction de revoir ses propositions et se dit même prêt à «assumer une non-signature». Et d’ajouter : «Vous risquez d’ajouter un facteur supplémentaire de démotivation. Actuellement, le taux d’absentéisme bat des records.» Les organisations syndicales représentatives sont donc unanimes : elles attendent que la Société Générale revoie ses propositions à la hausse en vue de la dernière réunion la semaine prochaine.

Parmi les autres mesures proposées par la direction, figure une allocation forfaitaire annuelle globale de 120 euros pour tous les salariés au titre du télétravail et des transports alternatifs alors que les syndicats réclamaient deux forfaits distincts pour soutenir ces dépenses.

La direction a, par ailleurs, triplé le budget consacré à l’égalité salariale. L’enveloppe proposée pour corriger les écarts entre hommes et femmes est de 9 millions d’euros pour 2024. «C’est le seul signal positif. La CFDT demandait 10 millions d’euros. Cet effort n’est pas surprenant, car il s’inscrit dans le sillage des annonces du directeur général Slawomir Krupa au Capital Market Day en septembre», souligne Khalid Bel Hadaoui. La banque de la Défense avait annoncé consacrer 100 millions d’euros à l’égalité salariale d’ici à 2026.

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