
La Société Générale nomme Alexis Kohler directeur général adjoint

Les rumeurs ont fini par se vérifier. Donné partant de son poste à l’Elysée pour la banque au logo rouge et noir depuis quelques semaines par plusieurs médias, Alexis Kohler a fini par quitter ses fonctions de secrétaire général qu’il occupait depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.
Vendredi, la Société Générale a annoncé sa nomination en tant que directeur général adjoint, soit un poste de numéro trois ex aequo, derrière Pierre Palmieri, DG délégué, et aux côtés de Lubomira Rochet, qui prendra ses fonctions de DG ajointe en avril.
BFI, DRH, communication et transformation
Alexis Kohler prendra la présidence de la banque d’investissement du groupe et, à ce titre, «coordonnera de façon globale les activités de fusions & acquisitions, de marché des capitaux et de financements d’acquisition ainsi que les équipes chargées des relations clients», indique la Société Générale dans un communiqué.
Il assistera également le directeur général dans la mise en œuvre des programmes de transformation de l’entreprise. Enfin, il supervisera le secrétariat général, la direction des ressources humaines et la direction de la communication. Bien entendu, il rejoint le comité exécutif.
«Je me réjouis vivement de l’arrivée d’Alexis Kohler», a réagi Slawomir Krupa, estimant que les «qualités multiples» de l’ancien secrétaire général de l’Elysée «seront des atouts majeurs pour contribuer au développement de notre banque d’investissement et à la poursuite de la transformation de l’entreprise».
Le directeur général va en effet pouvoir s’appuyer sur ce recrutement de poids pour poursuivre la remontada boursière initiée à l’été dernier et qui s’est sensiblement accélérée en février après la publication de solides résultats 2024. En moins de deux mois, l’action Société Générale s’est envolée de 40%, touchant au passage un plus haut depuis octobre 2017.
Un redressement à poursuivre
Depuis qu’il a remplacé Frédéric Oudéa en mai 2023, Slawomir Krupa a largement remanié la gouvernance de l’entreprise. En octobre dernier, il avait remercié trois dirigeants historiques de la Société Générale, reprenant au passage la supervision directe des activités de banque de détail en France, avant de nommer Lubomira Rochet il y a tout juste un mois.
Après un premier rendez-vous manqué avec les investisseurs en septembre 2023, le directeur général a surtout entrepris de redresser la rentabilité de la banque. Entre-temps, de nombreux actifs ont été cédés, notamment en Afrique, la fusion avec le réseau de Crédit du Nord touche à sa fin et le coefficient d’exploitation, soit le rapport entre les coûts et les revenus, s’est fortement amélioré l’an dernier, passant de 78,3% à 69,4%.
De quoi libérer des marges de manœuvre pour augmenter la rémunération des actionnaires qui devraient toucher 1,74 milliard d’euros cette année après 1 milliard d’euros en 2024.
Pour continuer à séduire les investisseurs, la Société Générale va devoir poursuivre sur sa lancée sans provoquer de crise dans son réseau français qui vient d’être perturbé par une journée de grève en amont de la renégociation d’un accord sur l’emploi.
A moins que l’arrivée d’Alexis Kohler ne soit annonciatrice de changements plus structurels. En mai dernier, Emmanuel Macron avait appelé de ses vœux une consolidation bancaire à l’échelle européenne sans exclure un hypothétique rachat de la Société Générale par un concurrent du Vieux Continent.
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