
La Société Générale profite d’un bon quatrième trimestre pour gâter ses actionnaires

Les indicateurs s’améliorent et c’est une bonne nouvelle pour la Société Générale comme pour ses actionnaires. Après avoir enregistré un troisième trimestre en nette progression, la banque de La Défense confirme l’essai avec trois derniers mois de bonne tenue.
En Bourse, l’action en profite avec un gain de 13,6% ce 6 février. Elle rebondit désormais de près de 56% en un an.
Au quatrième trimestre, le produit net bancaire du groupe, l’équivalent du chiffre d’affaires, s’est ainsi inscrit en hausse de 11% par rapport à la même période un an plus tôt, à 6,6 milliards d’euros. C’est également légèrement au-dessus du consensus d’analystes compilé par la banque qui tablait sur 6,4 milliards sur le trimestre. Le résultat net s’est élevé à 1,2 milliard d’euros, soit dans la continuité du troisième trimestre 2024 au cours duquel la banque avait engrangé 1,3 milliard d’euros de profit. La rentabilité sur actifs nets tangibles (RoTE) est de 6,6% sur le trimestre, nettement au-dessus du consensus qui anticipait 5,4%.
Autres indicateurs positifs, le coefficient d’exploitation, soit le rapport entre les coûts et les revenus, s’est amélioré de neuf points de pourcentage par rapport au T4 2023, à 69,4% contre 78,3%. Et le coût du risque s’affiche lui aussi en baisse sur le trimestre, à 23 points de base, soit 338 millions d’euros.
Des gages aux actionnaires
Autant de signaux encourageants qui permettent à la Société Générale d’être plus généreuse envers ses actionnaires. «Au cours de cette première année pour la nouvelle équipe de direction, notre performance globale s’améliore nettement. Nos différents objectifs sont dépassés, en avance sur le plan. […] Sur la base de ces avancées, nous améliorons notre niveau et notre politique de distribution», annonce le directeur général, Slawomir Krupa, dans un communiqué.
A lire aussi: A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
Grâce à un ratio de solvabilité CET1 toujours solide et en avance sur la trajectoire de capital, la banque rouge et noire propose d’améliorer sa politique de retour aux actionnaires en portant le taux de distribution global à 50% du résultat net avec une répartition équilibrée entre dividende et rachats d’actions.
Les dirigeants proposent d’augmenter le dividende au titre de 2024 de 21%, à 1,09 euro, et annoncent un programme de rachat d’actions de 872 millions d’euros pour un retour global aux actionnaires de 1,74 milliard d’euros après 1 milliard d’euros l’an dernier. Selon UBS, le consensus des analystes anticipait un coupon légèrement plus élevé, à 1,12 euro, mais les rachats d’actions sont nettement supérieurs aux 609 millions d’euros anticipés.
L’embellie confirmée
Il faut dire que le pôle banque de détail en France, banque privée et assurances continue de retrouver des couleurs avec des marges nettes qui poursuivent leur redressement (+36% par rapport au T4 2023). Les revenus progressent eux de 15,5% à 2,3 milliards d’euros au quatrième trimestre avec des actifs sous gestion en banque privée et en assurances en hausse de 7% chacun. La dynamique de croissance de BoursoBank se confirme également avec pour la deuxième année consécutive, une contribution positive au résultat net et 460.000 nouveaux clients acquis sur le trimestre.
«Les revenus nets d’intérêt dans la banque de détail en France ont augmenté de 3% par rapport au trimestre précédent, ce qui constitue un signal très positif pour les investisseurs après une série de déceptions au premier semestre et des chiffres plus faibles de la part des concurrents locaux», apprécient les analystes d’UBS.
Notamment portée par les activités de marchés, la banque de financement publie elle aussi des revenus en hausse de 12,4% par rapport au quatrième trimestre de l’année dernière, à 2,5 milliards d’euros. Les métiers actions (+10%) comme les métiers de taux (+9%) progressent à la faveur de conditions favorables.
Le pôle Mobilité banque de détail et services financiers à l’international brille moins fortement avec des revenus en hausse de seulement 2% sur le trimestre. La banque de détail à l’international enregistre un repli de 3,6% à un milliard d’euros du fait d’un effet de périmètre lié aux cessions en Afrique mais en hausse de 3,4% à périmètre et taux de change constants.
Des cibles financières 2025 précisées
Sur l’ensemble de l’année, le résultat net part du groupe s’établit à 4,2 milliards d’euros contre 3,9 milliards estimés par le consensus des analystes. «Nous disons ce que nous faisons et nous faisons ce que nous disons. Nous allons continuer en 2025 à nous concentrer sans relâche sur l’exécution de notre stratégie pour améliorer durablement notre performance», a indiqué Slawomir Krupa.
A lire aussi: Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
Forte de ces bons résultats, la banque de La Défense entend continuer sur sa lancée. La Société Générale veut continuer à faire croître ses revenus de 3% en 2025 tout en poursuivant ses efforts de réduction de ses frais de gestion. Le coefficient d’exploitation devrait encore s’améliorer et passer sous la barre des 66% à la fin du prochain exercice. Côté rentabilité, le RoTE 2025 est attendu à 8% et le ratio de CET1 supérieur à 13%.
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