BNP Paribas n’augmentera que faiblement les salaires en 2024

Les deux organisations syndicales représentatives refusent de signer la négociation annuelle obligatoire. La banque française impose donc unilatéralement des hausses collectives bien inférieures à celles de 2023, assorties d’une prime versée en décembre.
BNP Paribas
BNP Paribas devrait augmenter de 700 euros les salaires bruts annuels inférieurs à 60.000 euros et de 800 euros ceux au-delà  -  (RK)

Ils espéraient que le rattrapage amorcé l’an dernier sur les salaires se poursuive. Après trois séances de négociation tendues et une suspension du dialogue social, la direction de BNP Paribas a consenti à des augmentations collectives modérées au 1ᵉʳ avril 2024, bien en deçà de ce qui avait été pratiqué l’an dernier. Selon nos informations, les deux organisations syndicales représentatives de BNP Paribas SA, le SNB et la CFDT, ont refusé de signer la proposition qui leur a été faite vendredi dernier.

Ce refus entraîne donc l’adoption d’une mesure unilatérale de la part de la direction de la banque française. Celle-ci devrait augmenter de 700 euros les salaires bruts annuels inférieurs à 60.000 euros et de 800 euros les salaires excédant ce montant au 1ᵉʳ avril prochain. La mesure reste inférieure à la négociation annuelle obligatoire (NAO) 2023 qui s’était conclue par un accord sur une hausse générale de 3% pour les salaires compris entre 40.000 et 60.000 euros, et allant jusqu’à 5,9% pour les salaires inférieurs.

Prime et augmentations individuelles

BNP Paribas compte, par ailleurs, verser en décembre prochain une prime de partage de la valeur – donc exonérée de charges fiscales et sociales – de 1.000 euros pour les salaires annuels inférieurs à trois Smic, comme le prévoit le dispositif créé par le gouvernement d’Elisabeth Borne à l’été 2022. Par souci d’équité, la banque française choisit également de distribuer une prime du même montant aux salariés dont la rémunération brute annuelle excède trois Smic, celle-ci n’étant pas défiscalisée.

L’enveloppe des augmentations individuelles est, en outre, revue à la hausse, à 1,6% de la masse salariale, contre 1,5% précédemment. Un geste encore insuffisant pour la CFDT, qui réclame un retour à l’enveloppe pratiquée avant la lourde amende infligée par les Etats-Unis à BNP Paribas en 2014.

Pour justifier ses mesures salariales en 2024, la direction de la banque française aurait évoqué les incertitudes macroéconomiques ainsi que la taxation à laquelle elle doit être soumise en Belgique. Les syndicats, qui avaient appelé à la grève en faveur du pouvoir d’achat le 13 octobre dernier, sont restés fidèles à leur ligne. «La direction nous a fait vendredi dernier une proposition salariale qui n’est pas à la hauteur et nous ne pouvons l’accepter», explique Richard Pons, délégué syndical national CFDT. «Le niveau de l’inflation reste fort en 2023 et nous espérions un rattrapage», justifie de son côté Rémi Gandon, délégué syndical national SNB. «Même si la NAO pour l’exercice 2024 n’a pas abouti à la signature d’un accord, des mesures salariales collectives, avec une prime exceptionnelle versée dès décembre et une mesure d’augmentation générale des salaires pour près de 95% des collaborateurs de BNP Paribas SA seront mises en place», répond la banque française. BNP Paribas SA compte 42.000 salariés, dans la banque de détail et les fonctions supports.

Après un effet rattrapage important l’an dernier, les négociations annuelles obligatoires dans les banques françaises devraient déboucher sur des augmentations plus modérées. Elles s’ouvrent la semaine prochaine à la Société Générale. L’an dernier, la banque rouge et noire avait accordé sa deuxième augmentation collective en dix ans.

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