
Les banques ont plus à gagner grâce aux assurtechs qu’avec les fintechs

L’innovation technologique en assurance, plus discrète et lente que dans la banque, a des chances de gagner la course de fond, selon Deloitte. L’assurtech est ainsi «un outil plus précieux et un relais de croissance plus grand» que la fintech, a déclaré hier Julien Maldonato, directeur du conseil sur les fintechs pour le cabinet, à l’occasion de la présentation d’une étude sur la perception de l’innovation dans les services financiers par les Français. «La banque peut donner l’impression d’être le secteur des services financiers qui change le plus, en apparence, mais le champ des possibles et la profondeur du changement sont beaucoup plus grands en assurance», a poursuivi le consultant.
Selon ce sondage en ligne réalisé auprès de 2.000 individus représentatifs de la population française, 64% des Français sont intéressés par l’assurance habitation connectée, 63% par l’agrégation de contrats d’assurance, 57% par l’assurance auto connectée, 56% par la santé connectée, et 50% par l’assurance de particulier à particulier (P2P). Après les comparateurs de prix et de services, ce sont ces innovations qui intéressent le plus les répondants, devant les sites de financement participatif et le conseil automatisé en investissement (robo-advisors), qui semblent avoir atteint un plateau à respectivement 47% et 46% d’intéressés. L’agrégation de comptes intéresse elle 53% des répondants.
«Le paiement, le crédit et la tenue de compte ont atteint leur stade de maturité, a expliqué Julien Maldonato. Les marges [ne s’amélioreront plus]. L’assurance, au contraire, est un gisement de valeur à condition d’être faite différemment : sur le tarif, l’accompagnement...». Les filiales captives d’assurance seraient même mieux positionnées que les assureurs alternatifs, grâce à l’accès aux clients de leur groupe bancaire, «un avantage pour tester ces innovations».
Les offres se développent à des rythmes différents. L’agrégation de contrats d’assurance n’est aujourd’hui proposée que par des start-up comme Fluo, mais «plusieurs acteurs traditionnels réfléchissent à créer leur propre solution», d’après Julien Maldonato. Si l’assurance connectée se développe pour l’automobile, il faudra attendre «trois à dix ans» pour que les bâtiments s’équipent de capteurs connectés permettant des contrats intelligents en habitation. Dans la santé, la réglementation limite les possibilités en France. Quant à l’assurance P2P, il n’y a «quasiment pas d’offre».
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