
La Macif veut se différencier dans la manière d’innover

La Macif doit se transformer face au changement de comportement des clients. Mais elle prône un état d’esprit différent de celui de ses concurrents. «Notre vision de l’innovation ne se résume pas à un empilement de partenariats avec des start-up», a déclaré hier Adrien Couret, directeur général délégué, lors de la présentation de la stratégie d’innovation du groupe.
La mutuelle s’apprête à lancer la 2e génération de son fonds «Macif Innovation», après un 1er investissement de 15 millions d’euros réparti dans cinq start-up. Elle a notamment choisi le coach de conduite automobile Drust, qui fournit des boîtiers connectés. Mille sociétaires testeront le service en 2017. Mais contrairement à Axa et Allianz, la Macif ne compte pas y associer une segmentation tarifaire en fonction de la conduite. «Nous avons une approche préventive et non punitive, a martelé Adrien Couret. C’est un élément clivant dans les offres d’assurance». «Nous pourrions avoir un coup d’avance sur la segmentation, a renchéri Jean-Marc Raby, directeur général. Mais ce serait une erreur. Plus on ira loin, plus on détruira l’assurance».
Un coût de 500 millions d’euros
La Macif a aussi annoncé hier investir 5 millions d’euros dans la start-up danoise d’autopartage GoMore. Le filon pourrait sembler balisé : Axa est partenaire de Blablacar, Allianz de Drivy, la Maif de Koolicar… Pourtant, «nous sommes le 1er assureur des structures d’autopartage, a noté Adrien Couret. Pas de celles qui défrayent la chronique, mais 19 plates-formes plutôt locales».
Cette stratégie d’innovation s’inscrit dans le plan stratégique à horizon 2020 présenté en janvier 2016. Il coûtera 500 millions d’euros au groupe, a précisé Jean-Marc Raby hier. Au 1er janvier 2017, les 11 directions régionales ont été supprimées en avance sur le calendrier initial. La Macif négocie actuellement avec les syndicats pour passer de 31h30 à 35h de travail hebdomadaire. «D’ici à quelques années 50% des employés auront une autre activité», a estimé Jean-Marc Raby, surtout ceux dans les back-offices. «Les départs naturels ne seront pas forcément remplacés».
Depuis deux ans, les flux baissent de 2% par an dans les 750 agences de la mutuelle. En 2016, elle a eu 5 millions de contacts avec des clients et des prospects en agences, 12 millions au téléphone, et 26 millions par internet, un canal en croissance exponentielle. «Notre nombre d’agences est le bon mais nous estimons qu’il faudrait en déplacer une centaine», selon Jean-Marc Raby.
Plus d'articles du même thème
-
Groupama enregistre le résultat le plus élevé de son histoire
L’assureur mutualiste affiche des résultats 2024 en nette progression par rapport à l’exercice précédent grâce à la bonne tenue de l’ensemble de ses activités d’assurance et une sinistralité "climatique" clémente. Toutefois, le ratio de solvabilité pâtit d’effets de marché défavorables et d’exigences en capital plus élevées. -
Harvest commence à sortir du bois après sa cyber-attaque
Sonia Fendler, directrice générale adjointe chez Harvest, est intervenue à la Convention annuelle de l’Anacofi, quelques jours après s'être exprimée lors d'une réunion organisée par la CNCGP. Elle a donné des premiers éléments d’explications sur l’origine de la fuite de données et confirmé que la période d’indisponibilité des services ne sera pas facturée. -
Le courtier en assurances Adélaïde confirme ses ambitions de croissance
Le groupe de courtage familial indépendant boucle une belle année 2024 et entend bien continuer sur cette lancée. Un nouveau directeur général pour Verlingue attendu fin avril viendra renforcer encore la dynamique de croissance de la filiale historique du groupe.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions