
Sanofi cède Opella à CD&R pour une valorisation de 16 milliards d’euros

Le Doliprane va bien passer sous pavillon américain. Le 21 octobre, Sanofi a confirmé être entré négociations exclusives avec le fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) pour la cession de 50% de sa filiale de santé grand public Opella, qui commercialise le Doliprane.
La banque publique d’investissement Bpifrance devrait prendre une participation minoritaire d’environ 2% dans Opella, a indiqué Sanofi dans un communiqué. Nicolas Dufourcq, directeur général de la banque publique, a précisé à l’occasion d’une conférence de presse organisée par le ministère de l’Economie que Bpifrance prendrait «entre 1% et 2% du capital» pour un investissement compris entre 100 et 150 millions d’euros et qu’elle obtiendrait un siège au conseil d’administration d’Opella.
La valorisation d’Opella est basée sur une valeur d’entreprise d’environ 16 milliards d’euros, qui correspond à environ 14 fois son excédent brut d’exploitation (Ebitda) estimé pour 2024, a précisé le groupe français. Un montant légèrement supérieur aux «plus de 15 milliards d’euros» qui circulaient ces derniers jours.
«L’offre de CD&R est ferme et entièrement financée. En restant un actionnaire significatif d’Opella, Sanofi conserverait une partie de la création de valeur future de la société», a souligné le laboratoire.
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Engagements et garanties
La transaction envisagée reste soumise à la conclusion des accords définitifs et aux processus sociaux appropriés, ainsi qu’aux approbations réglementaires usuelles. La réalisation de la transaction est prévue au deuxième trimestre 2025 au plus tôt.
Cette prise de contrôle de CD&R sur Opella s’inscrit dans le cadre d’un accord tripartite signé entre le fonds américain, Sanofi et le gouvernement français qui prévoit un certain nombre d’engagements de la part du repreneur. CD&R promet notamment «de maintenir et de développer autant que possible la production et l’emploi en France», a indiqué Antoine Armand, ministre de l’Economie. Le siège social sera également conservé dans l’Hexagone et 70 millions d’euros seront investis dans le pays sur cinq ans.
En cas de non-respect de ces engagements, «des sanctions fermes, immédiates et très importantes» seront appliquées, a assuré Antoine Armand. Concernant le maintien de la production, la facture pourrait atteindre jusqu'à 40 millions d’euros en cas de non-respect et chaque licenciement dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi sera assorti d’une pénalité de 100.000 euros, a précisé Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l’Industrie. En cas de non-respect des engagements d’approvisionnements en France qui prévoient la production de 250 millions de boîtes de paracétamol, la sanction pourra s'élever à 100 millions d’euros.
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