Renault va vendre 5% de Nissan pour plus de 700 millions d’euros

L’opération pourrait entraîner la comptabilisation d’une moins-value pouvant atteindre 1,5 milliard d’euros, qui affectera le résultat net du groupe français.
Agefi-Dow Jones
Alliance Nissan, Renault et Mitsubishi
La part du capital de Nissan détenue par la fiducie de Renault va reculer à 23,4%  -  Photo Nissan Twitter.

Le constructeur automobile Renault a annoncé mardi qu’il allait céder à Nissan jusqu'à 211 millions de ses propres actions, représentant environ 5% du capital de son partenaire japonais au sein de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Cette part du capital de Nissan fait partie des titres du groupe que Renault a placés dans une fiducie en novembre dernier à l’occasion du rééquilibrage de leurs participations croisées.

«Cette cession s’effectuera dans le cadre du programme de rachat d’actions annoncé par Nissan le 12 décembre 2023, et qui sera exécuté le 13 décembre 2023", a indiqué Renault dans un communiqué.

A la date de la transaction, cette vente d’actions Nissan par Renault entraînerait une valeur de cession représentant jusqu'à 765 millions d’euros, qui viendrait améliorer la position nette de liquidité de la branche automobile de l’industriel français, a ajouté Renault.

L’opération impliquerait toutefois la comptabilisation d’une moins-value de cession qui pourrait affecter le résultat net de Renault pour l’exercice 2023 d’un montant maximum de 1,5 milliard d’euros, a précisé le constructeur automobile français.

Les titres seront annulés

Cette moins-value, comptabilisée en «autres produits et charges d’exploitation», sera sans effet sur le résultat opérationnel du groupe et son montant pourra être ajusté en fin d’année pour refléter la stratégie d’allocation du capital de Nissan, a complété Renault.

Les montants indiqués reposent sur l’hypothèse selon laquelle Renault vendrait 211 millions d’actions Nissan à un prix unitaire de 568,50 yens, correspondant au cours de Bourse de clôture du titre mardi à la Bourse de Tokyo.

Nissan a de son côté annoncé mardi son intention d’annuler les actions qu’il rachètera à Renault. «L’annulation réduira l’actif net et augmentera le bénéfice par action, ce qui devrait améliorer le ratio capitalisation boursière sur fonds propres», a indiqué l’industriel japonais dans son propre communiqué.

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Le mois dernier, Renault et Nissan avaient annoncé avoir réalisé le rééquilibrage de leurs participations croisées, chacun détenant désormais 15% du capital de l’autre avec une obligation de conservation et de plafonnement de ces parts. Jusque-là, Renault détenait 43,4% du capital de Nissan, qui possédait de son côté 15% du groupe français.

Pour réduire sa participation dans Nissan, Renault a transféré 28,4% du capital de son partenaire japonais dans une fiducie française, où les droits de vote sont neutralisés pour la plupart des décisions, mais où les droits économiques - dividendes et produits de vente des actions - bénéficient toujours entièrement à l’industriel tricolore. Cette fiducie verrait donc son taux de détention dans Nissan reculer à 23,4%.

Renault a demandé au fiduciaire de vendre les 211 millions d’actions Nissan si les conditions économiques sont raisonnables, dans le cadre d’un processus organisé et ordonné dans lequel le groupe japonais bénéficie d’un droit de première offre à son profit ou au profit d’un tiers désigné. Renault n’a toutefois aucune obligation de vendre ses actions dans un délai spécifique prédéterminé.

Le marché surpris par l’ampleur de la charge attendue

Après ces annonces, l’action Renault a reculé de 1% mardi, à 37,62 euros, après avoir perdu jusqu'à 2,1% dans la matinée.

«Le marché reste à l'écart du titre Renault mardi, car le montant de la charge de moins-value de cession qui devrait amputer son résultat net de l’exercice en cours est significatif», observe un analyste basé à Paris. «Aussi, cette opération surprend négativement les investisseurs car elle intervient un peu plus tôt que prévu», poursuit-il.

Renault a en effet toujours expliqué que la vente de ses actions Nissan s’inscrivait dans sa stratégie de moyen terme d’allocation du capital.

Les analystes de JPMorgan estiment d’ailleurs que, compte tenu du décalage entre la valeur des actions Nissan dans les comptes de Renault et le cours de Bourse actuel du groupe japonais, «il est peu probable» que l’industriel français cède davantage de titres Nissan à court terme.

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