Renault a réduit ses droits de vote dans Nissan à 15%

Le groupe au losange a transféré 28,4% du capital du constructeur japonais dans une fiducie. Il pourra toujours en toucher les dividendes mais les droits de vote sont «neutralisés».
Agefi-Dow Jones
Nissan, constructeur automobile japonais
Nissan était jusqu'à présent détenu à 43,4% par Renault  -  Crédit Nissan.

Les constructeurs automobiles Renault et Nissan ont annoncé mercredi avoir réalisé le rééquilibrage de leurs participations croisées, chacun détenant désormais 15% du capital de l’autre avec une obligation de conservation et de plafonnement de ces parts.

Jusqu'à présent, Renault détenait 43,4% du capital de Nissan, qui possédait de son côté 15% du groupe français.

Pour réduire sa participation dans Nissan, Renault a transféré 28,4% du capital de son partenaire japonais dans une fiducie française, où les droits de vote sont «neutralisés» pour la plupart des décisions, mais où les droits économiques - dividendes et produits de vente des actions - bénéficient toujours entièrement à l’industriel tricolore.

Nissan récupère ses droits de vote

Renault s’est aussi engagé à donner instruction au fiduciaire de vendre ces actions Nissan si les conditions économiques sont raisonnables, dans le cadre d’un processus organisé et ordonné dans lequel le groupe japonais bénéficie d’un droit de première offre à son profit ou au profit d’un tiers désigné. Renault n’a toutefois aucune obligation de vendre ses actions dans un délai spécifique prédéterminé.

«Le transfert par Renault d’actions Nissan dans la fiducie n’entraînera aucune dépréciation dans les états financiers de Renault», ont précisé les parties dans un communiqué commun.

Renault et Nissan sont désormais tous deux en mesure d’exercer librement les droits de vote attachés à leur participation directe de 15% au capital de l’autre, avec un plafond de 15%.

Nissan pourra ainsi voter pour la première fois aux assemblées générales de Renault. Présent au capital du groupe français depuis plus de dix ans, Nissan ne bénéficiait pas jusqu'à présent de droits de vote attachés à ses actions car Renault était son premier actionnaire, en application des dispositions de l’article L. 233-31 du Code du commerce.

A la Bourse de Paris, l’action Renault reculait de 0,5% mercredi en début de matinée, à 33,39 euros. A Tokyo, le titre Nissan a avancé de 0,1%, à 611,80 yens, tandis que Mitsubishi a cédé 0,8%, à 490,70 yens.

Nouveau chapitre pour l’Alliance

Cette annonce est conforme à l’accord-cadre contraignant annoncé en février dernier puis conclu en juillet par les parties, qui définit pour une durée initiale de quinze ans les nouvelles bases de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Cette dernière a été fondée par Renault et Nissan en 1999.

«Cet accord marque un jalon important pour Renault, Nissan et Mitsubishi ; il pose les fondations d’un nouveau partenariat de long terme, juste et efficace, qui créera de la valeur pour chacun des membres de l’Alliance comme pour toutes nos parties prenantes», a commenté Jean-Dominique Senard, le président de l’Alliance, cité dans le communiqué.

A lire aussi: Tesla joue gros en s’attaquant au marché du pick-up

En plus du rééquilibrage des participations croisées entre Renault et Nissan, le nouveau chapitre de l’Alliance prévoit également la relance de projets opérationnels communs à forte création de valeur en Amérique latine, en Inde et en Europe. Nissan et Mitsubishi ont aussi fait part de leur volonté d’investir respectivement 600 millions et 200 millions d’euros au capital d’Ampere, la future entité de véhicules électriques et de logiciels de Renault.

Pour l’heure, la part du capital d’Ampere que détiendront Mitsubishi et Nissan à la suite de leurs investissements n’est pas connue. «Nous sommes particulièrement fiers d’accueillir Nissan et Mitsubishi en tant que partenaires stratégiques au sein d’Ampere», a souligné Luca de Meo, le directeur général de Renault, également cité dans le communiqué de Renault et Nissan.

Renault tiendra le 15 novembre une journée investisseurs dédiée à Ampere, qu’il prévoit d’introduire en Bourse au premier semestre de l’année prochaine.

Ampere, qui devrait employer 10.000 personnes, vise un flux de trésorerie opérationnel positif en 2025 et une marge opérationnelle de 10% en 2030. A cet horizon, le pôle espère vendre 1 million de véhicules électriques par an, soit environ dix fois plus que les ventes de véhicules électriques à l'échelle du groupe en 2021.

A lire aussi: Renault estime la valorisation de sa filiale Ampère entre 8 et 10 milliards d'euros

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...