
Le conseil d’administration d’Orange présélectionne trois candidats à la présidence

La succession de Stéphane Richard avance à grands pas. La recherche d’un nouveau PDG au sein de l’opérateur public de télécoms Orange s’est réduite à une short-list de trois personnes choisies par un comité de sélection dédié, indiquait jeudi après-midi le quotidien Libération. Le comité, composé de trois membres du conseil d’administration, a sélectionné, en collaboration avec le chasseur de têtes Spencer Stuart, le directeur financier d’Orange, Ramon Fernandez ; la directrice Europe de Schneider Electric Christel Heydemann ; et le directeur des revenus de Verizon, Frank Boulben.
Ramon Fernandez, âgé de 55 ans, est arrivé chez Orange en 2014 en tant que directeur général adjoint en charge des Finances et de la Stratégie. Cet énarque a aussi un riche parcours de haut fonctionnaire, ayant été auparavant gouverneur de la Banque Africaine de développement, gouverneur suppléant à la Banque mondiale, et directeur général de la Direction du Trésor, selon son profil LinkedIn consulté par L’Agefi. Christel Heydemann, polytechnicienne, a occupé des fonctions de direction pendant 15 ans dans des groupes télécoms. Elle siège également au conseil d’administration d’Orange. Frank Boulben, pour sa part, chez l’opérateur télécom américain Verizon depuis juin 2017, a travaillé entre Londres et New York, dont chez Orange UK de 2004 à 2007.
La course à la succession s’est accélérée fin 2021 chez l’opérateur télécom aux 140.000 salariés. Orange a annoncé en novembre dernier qu’il trouverait un successeur à son PDG avant ce 31 janvier, après que la Cour d’appel de Paris l’a condamné pour complicité de détournement de fonds publics. Or le verdict du tribunal, qui a condamné Stéphane Richard à un an de prison avec sursis, a précipité son départ du groupe qu’il a dirigé pendant onze ans. Il a nié tout acte répréhensible.
Le projet d’Orange consiste à séparer désormais les deux fonctions de président et de directeur général. Tout l’enjeu est donc de trouver à la fois un nouveau président et un nouveau DG d’ici la fin du mois – un calendrier serré.
Tout ce processus formel de recrutement pourrait être ignoré par l'État français, qui garde un droit de regard sur les nominations clés de la gouvernance de l’opérateur public, fort de sa participation de contrôle de 23%. L’Elysée peut ainsi désigner un autre candidat que ceux proposés par le comité de sélection. Selon Libération, l’Elysée regarde avec intérêt la possible candidature de Delphine Ernotte, actuelle présidente de France Télévisions, qui a effectué le reste de sa carrière chez Orange.
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