
Le CAC 40 renoue avec ses ratios d’avant la crise de 2007

Enfin l’horizon s’éclaircit pour le CAC 40, selon la onzième édition du profil financier de l’indice, réalisé par RicolLasteyrie Corporate Finance (RLCF), membre du réseau EY. «Tous les indicateurs de notre baromètre sont au vert et renouent pour la plupart avec leur niveau d’avant crise de 2007, confie Sonia Bonnet-Bernard, associée gérante RLCF. Le climat a changé, on sent les entrepreneurs plus confiants. Nous attendons maintenant que les opérations structurantes se réalisent». D’ailleurs, «les opérations de M&A viennent de redémarrer en Europe, tirées par le dynamisme de la France», ajoute Marc Lefèvre, associé France EY.
L’exercice 2016 a été marqué par une forte progression de la rentabilité des entreprises, avec un bond de 40% du résultat net à 77 milliards d’euros. Un niveau proche de celui de 2010. La marge opérationnelle rebondit même de 5,4% à 7,6% en un an, essentiellement tirée par la baisse des dépréciations. «Les seules dépréciations de goodwills ne pèsent plus que 4 milliards d’euros, contre plus de 10 milliards en 2012 et 2013, soit un retour sur des niveaux plus normatifs, constate Sonia Bonnet-Bernard. Toutefois, la marge courante recule légèrement, de 0,3 point à 8,9%.» Le chiffre d’affaires reste quasi stable à 1.243 milliards d’euros, faute d’opérations de croissance externe. D’ailleurs le nombre de cessions (21) reste encore supérieur à celui des acquisitions (16).
Signe encourageant, après trois années consécutives de baisse, l’investissement a repris, en hausse de 2% à 81 milliards d’euros. Soit 6% du chiffre d’affaires. Une progression due pour plus d’un tiers aux seuls Total, Orange et Engie.
Niveau record des dividendes distribués au titre de 2016
La dette nette du CAC 40 signe une cinquième année de baisse et n’est plus que de 178 milliards d’euros, soit un ratio d’endettement de 20%, le plus bas en onze ans. Les sociétés ont profité des conditions de marché inédites pour renforcer leurs fonds propres et lever de la dette. En 2016, le CAC 40 a levé 25,9 milliards d’euros en obligations, soit une hausse de plus de 20% en un an. Les capitaux propres ont bénéficié de la mise en réserve des résultats et des augmentations de capital, dont le montant a doublé l’an dernier à 11,1 milliards d’euros (vingt opérations réalisées par treize sociétés). «Et l’année 2017 démarre sur les chapeaux de roue pour les augmentations de capital, et avec une hausse de plus de 30% des montants levés en obligataire, ajoute Marc Lefèvre. Désormais 40% du financement des sociétés est désintermédié, contre 30% trois ans plus tôt. Sans atteindre les 70% des sociétés américaines, on pourrait encore gagner 5 à 10 points dans les prochaines années.»
Les dividendes distribués au titre de 2016 ont atteint un niveau record à 46 milliards d’euros. «Pour la première fois depuis cinq ans, toutes les sociétés du CAC 40 – hors ArcelorMittal – ont distribué un dividende», relève Marc Lefèvre. Toutefois, il progresse moins rapidement que le bénéfice. Soit un léger recul du taux de distribution de 52% à 50%, «qui reste néanmoins supérieur aux standards historiques», souligne Sonia Bonnet-Bernard.
La valorisation du CAC 40 ne cesse de progresser et atteint 1.351 milliards d’euros, soit un ratio price-to-book de 1,44, niveau le plus élevé en neuf ans. Mais «nous ne sommes pas dans une bulle, en raison de fondamentaux solides et rassurants», estime Sonia Bonnet-Bernard.
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