
Les dépréciations d’actifs au sein du CAC 40 atteignent un record en 2013

Une année 2013 en paradoxe, constate Ricol Lasteyrie Corporate Finance dans la huitième édition de son «profil financier du CAC 40». La Bourse a été euphorique l’an dernier avec une hausse de 18% du CAC 40, alors que les résultats étaient en berne. D’une part, le chiffre d’affaires a reculé de 3%, pénalisé par un effet changes négatif, mais avec une croissance organique qui se maintient à +2%.
D’autre part, la marge opérationnelle courante se dégrade de 50 points de base à 9,9%. Quant au résultat net, en recul de 9%, il représente la moitié du niveau record des 96 milliards d’euros atteint en 2007. Cinq groupes de l’indice parisien ont même fini l’exercice 2013 dans le rouge (GDF Suez, Veolia, Bouygues, ArcelorMittal et Alcatel-Lucent).
Alors qu’on pouvait espérer que les dépréciations d’actifs diminuent en 2013, elles ont atteint un nouveau record à près de 24 milliards d’euros, après déjà 17 milliards en 2012 et 13 milliards en 2011, soit 54 milliards en trois ans. Surtout, pour la première fois, elles ont porté autant sur le goodwill (10,6 milliards) que sur les actifs corporels et incorporels (13,1 milliards). Il est vrai que GDF Suez pèse à lui seul plus de 60% de ces dépréciations (8 milliards d’incorporels et 7 milliards de goodwill). «D’autres énergéticiens pourraient suivre ce mouvement», prévient Jean-Charles de Lasteyrie, directeur général de Ricol Lasteyrie Corporate Finance.
Dans ce contexte très morose, les investissements industriels des sociétés du CAC 40 ont baissé pour la première fois depuis cinq ans. Un recul de 6%, plus important que celui du chiffre d’affaires. Si le secteur de l’énergie et des utilities maintient son niveau d’investissement autour de 45 milliards d’euros, soit 12% de son chiffre d’affaires, celui des TMT n’investit plus que 10 milliards d’euros (-23%), soit 10% de ses ventes contre 13% un an auparavant.
Effet bénéfique de cette prudence, les bilans des entreprises sont très solides, avec un ratio dette nette sur capitaux propres (hors banques et assurances) de 33%, contre 35% en 2012. Sept sociétés de l’indice sont même en trésorerie nette. Et le ratio price to book atteint 1,37, un plus haut de six ans. Seuls 8 groupes du CAC 40 sont valorisés en dessous de leurs fonds propres (banques et assurances, GDF Suez et Veolia, Arcelor-Mittal et Renault).
Plus d'articles du même thème
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions