Le CAC 40 est en bonne position pour investir

Le ratio de levier des sociétés de l’indice est tombé de 49% en 2006 à 25% en 2015. Sur dix ans, la marge opérationnelle courante résiste, selon le baromètre Ricol Lasteyrie.
Bruno de Roulhac
Bourse CAC40  Euronext
La moitié des sociétés du CAC 40 n’ont pas retrouvé le niveau de rentabilité de 2006.  -  Crédit Bloomberg.

Pour la dixième édition de son profil financier du CAC 40, Ricol Lasteyrie Corporate Finance (RLCF), membre du réseau EY, a dressé un bilan de l’évolution de l’indice. «A première vue, pas de grands changements», note Sonia Bonnet-Bernard, associée gérante RLCF, tout en signalant l’évolution de l’indice marquée par un moindre poids des industries régulées de l’énergie (avec la sortie d’EDF) et du secteur bancaire sous l’effet de la crise financière. Le chiffre d’affaires cumulé du CAC 40 a progressé en moyenne de 2% par an pour atteindre 1.232 milliards d’euros en 2015, et l’Europe ne pèse plus que 55% des ventes, contre 73% en 2006.

En revanche, la crise a fortement pesé sur le résultat net, en chute de 43% à 55 milliards d’euros l’an dernier, proche des plus bas historiques. La moitié des sociétés du CAC 40 n’ont pas retrouvé le niveau de rentabilité de 2006. Une tendance qui devrait s’inverser, avec déjà 45 milliards d’euros de bénéfices engrangés au premier semestre 2016. Depuis 2010, les résultats ont pâti significativement des montants de dépréciations d’actifs. Après un recul en 2014, ils sont repartis en forte hausse en 2015. Sur les 25 milliards d’euros de dépréciation – dont 16,5 milliards concernent des actifs corporels – plus de 85% sont imputables aux seuls ArcelorMittal, Engie, Lafarge et Total.

Hors dépréciations, la marge opérationnelle courante résiste, passant de 10,8% en 2006 à 9,4% en 2015 (hors modification de l’indice). Le secteur des biens et services aux consommateurs affiche même une progression de 10,9% à 13,7%, tandis que l’industrie se maintient autour de 7% et que l’énergie et les TMT reculent fortement. En 2015, «50% des sociétés ont enregistré une amélioration de leur marge», constate Alban Eyssette, associé RLCF.

La bonne nouvelle provient du renforcement des bilans et de la constitution d’un trésor de guerre. «On peut espérer que les sociétés le réinvestissent dans les années qui viennent», anticipe Sonia Bonnet-Bernard. Le levier financier du CAC 40 n’est plus que de 25%, contre 49% en 2006. L’endettement a reculé de 192 milliards en 2006 à 179 milliards en 2015, tandis que les capitaux propres sont passés de 609 milliards à 879 milliards, grâce à la mise en réserve de résultats et aux augmentations de capital. Autre signe positif, l’investissement (à indice constant) progresse régulièrement depuis 2006, et représente 79 milliards d’euros en 2015, soit 7,6% du chiffre d’affaires, un plus haut historique.

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