
Atos : l’activiste Ciam s’oppose à la vente de Tech Foundations à Daniel Kretinsky

Le fonds d’investissement activiste Ciam conteste le projet de transformation d’Atos, dont la cession de ses activités historiques à l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky, dans une lettre envoyée mardi aux administrateurs du groupe de services numériques et à l’Autorité des marchés financiers (AMF) à laquelle l’agence Agefi-Dow Jones a eu accès.
Atos a annoncé en août l’ouverture de discussions exclusives avec EP Equity Investment (EPEI), un fonds détenu principalement par Daniel Kretinsky, pour lui céder sa branche Tech Foundations, qui regroupe ses activités historiques de services d’infogérance. Selon Atos, le projet de cession de Tech Foundations, avec un impact positif net sur la trésorerie de 0,1 milliard d’euros et le transfert de 1,9 milliard d’euros d’engagements au bilan, conduit à une valeur d’entreprise de 2 milliards d’euros pour cet actif.
En parallèle de ce projet de cession, Atos a indiqué qu’il se renommerait Eviden - le nom de sa branche de cybersécurité - et comptait renforcer son bilan avec la réalisation de deux augmentations de capital d’un montant total de 900 millions d’euros.
«Gravement trompeuse»
Selon Ciam, la présentation de cette transformation d’Atos est «gravement trompeuse». «Elle omet tout d’abord de préciser la nature exacte des engagements au bilan transférés à EPEI à hauteur de 1,9 milliard d’euros, qui permettent d’aboutir à une prétendue valeur d’entreprise de 2 milliards d’euros», indique le fonds activiste dans sa lettre. «Ce terme est trompeur car il laisse penser à un transfert de dette, ce qui ne sera pas le cas», assurent les fondatrices du fonds, Catherine Berjal et Anne-Sophie d’Andlau, dans ce courrier.
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«Le nouveau plan de transformation envisage [...] la cession de Tech Foundations après financement de son besoin en fonds de roulement par Eviden à hauteur de 1 milliard d’euros, ce qui implique un prix de cession négatif de 900 millions d’euros», calcule le fonds. «Eviden gardera ainsi toute la dette sans le bénéfice de l’augmentation de capital et l’acquéreur possèdera un actif à fort potentiel dont il va pouvoir financer la fin de restructuration avec l’argent donné par les actionnaires actuels», poursuit-il.
Au regard de ces éléments, Ciam demande «l’abandon immédiat de la vente de Tech Foundations à Daniel Kretinsky en l'état, opération qui apparait hautement préjudiciable pour la société et ses actionnaires, ainsi que le retour à de bonnes pratiques en matière de gouvernance et d’information du marché».
Centaines de milliers d’actions
Contactée par l’agence Agefi-Dow Jones, une porte-parole d’Atos n’a pas souhaité commenter ces informations.
Dans un entretien publié par La Tribune lundi, Bertrand Meunier, le président du conseil d’administration d’Atos, a réfuté l’idée d’un refinancement de Tech Foundations par Eviden. EPEI «va supporter l’intégralité du plan de restructuration» de Tech Foundations, a assuré le dirigeant, rappelant que «quand on cède une entreprise, elle est toujours cédée avec son BFR moyen sur l’année». Le montant de ce BFR sera précisé lorsque «les accords définitifs seront signés», a complété Bertrand Meunier.
Selon une source proche du dossier, «Ciam détient plusieurs centaines de milliers d’actions Atos».
Vers 11h20, le titre Atos progressait de 0,7% à 7,05 euros.
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