Atos vise 5 milliards d’euros de ventes pour ses activités d’infogérance

Le groupe a relevé ses ambitions pour sa branche Tech Foundations. Le directeur général est aussi revenu sur d'éventuelles marques d’intérêt pour cette filiale.
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le groupe numérique français Atos
L'action Atos grimpe de 60% depuis le début de l'année.  -  Photo Atos.

L’entreprise de services numériques Atos a détaillé mercredi le plan de recentrage et les ambitions à moyen terme de sa branche Tech Foundations, qui regroupe ses activités historiques de services d’infogérance, en amont d’une journée dédiée aux analystes financiers.

Après avoir ouvert dans le vert, l’action du groupe est tombée dans le rouge dans la matinée. Vers 11h, elle reculait de 1,8%.

«Tech Foundations a redéfini son portefeuille d’activités coeur de métier afin de mieux répondre aux priorités de ses clients et de se positionner stratégiquement pour bénéficier des tendances du marché telles que les nouvelles organisations des espaces de travail numériques post-covid, la transition rapide vers le multi-cloud et les configurations hybrides, ainsi que l’importance accrue du cloud souverain et de l’intelligence artificielle», a indiqué Atos dans un communiqué.

705 milliards d’euros

La division se positionne ainsi sur un «marché adressable plus important, représentant environ 705 milliards d’euros à l'échelle mondiale, une augmentation de 40% par rapport au marché considéré» à l’occasion de la journée investisseurs d’Atos de juin 2022, a expliqué la société.

Le portefeuille de Tech Foundations «s’articule désormais autour de quatre activités coeur de métier, totalisant un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros pour l’exercice 2022», a précisé Atos.

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Aux métiers d’infrastructure hybride et dématérialisée («cloud»), d’espace de travail numérique et de conseil en technologie s’ajoute l’activité «naissante» de plateformes numériques d’entreprise, a indiqué la société. Cette activité a notamment remporté des contrats pour les Jeux olympiques et pour la Ligue des champions de l’UEFA, a illustré le directeur général d’Atos et co-dirigeant de Tech Foundations, Nourdine Bihmane, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. «Cette nouvelle offre a généré un chiffre d’affaires de 0,3 milliard d’euros en 2022», a souligné Atos.

Au total, le chiffre d’affaires de Tech Foundations devrait «atteindre un plancher en 2024, à environ 5 milliards d’euros, combinant une croissance organique de 0% à 2% par an du chiffre d’affaires coeur de métier et la poursuite d’une réduction maîtrisée des activités non coeur de métier», a indiqué Atos.

Cash positif en 2025

Dans son précédent plan présenté en juin 2022, le groupe avait indiqué viser un point bas à environ 4,1 milliards d’euros en 2024 pour le chiffre d’affaires de ses activités historiques. Atos table par ailleurs toujours sur un retour à la croissance en 2026.

La marge opérationnelle devrait pour sa part s'établir entre 6% et 8% en 2026, contre un précédent objectif de plus de 5%, tandis que le flux de trésorerie disponible avant intérêts et impôts devrait «passer en territoire positif» en 2025 et dépasser 250 millions d’euros en 2026. Atos s’attendait auparavant à 150 millions d’euros en 2026.

En outre, grâce à son plan de transformation, Tech Foundations est «en bonne voie» pour réduire ses coûts de 1,2 milliard d’euros d’ici à 2026, a précisé le groupe.

Atos confiant pour 2023

Concernant 2023, Nordine Bihmane a réitéré mercredi aux analystes la confiance du groupe dans sa capacité à atteindre les objectifs établis pour l’ensemble d’Atos. Pour l’année en cours, Atos s’attend à ce que la variation organique de son chiffre d’affaires soit comprise entre -1% et +1% et vise une marge opérationnelle comprise entre 4% et 5%.

Le directeur général a par ailleurs souligné que le conseil d’administration et le président d’Atos avaient «tout [le] soutien» de l'équipe de direction et qu’ils jouaient un «rôle essentiel» dans la transformation du groupe.

La semaine dernière, le gestionnaire d’actifs Sycomore Asset Management a demandé le départ du président du conseil d’administration d’Atos, Bertrand Meunier, estimant que ce dernier, qui siège au conseil d’administration depuis plus de 15 ans, a «une part de responsabilité importante dans la crise de gouvernance» du groupe.

Sycomore veut soumettre au vote des actionnaires, qui seront réunis en assemblée générale le 28 juin prochain, la révocation du mandat de trois administrateurs, dont le président, et propose de nommer à sa place Leo Apotheker, ancien directeur général de l'éditeur de logiciels SAP et actuellement membre du conseil d’administration de l'équipementier électrique Schneider Electric.

Marques d’intérêt pour Tech Foundations

Interrogé sur d'éventuelles discussions entre Atos et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky concernant Tech Foundations, Nourdine Bihmane a rappelé que ce sujet était du ressort du conseil d’administration et du président, qui «étudient toutes les marques d’intérêt».

«Il y a de l’intérêt là où il y a de la valeur», a déclaré Nourdine Bihmane, qui a mis en avant le travail accompli par les équipes du groupe pour prouver que cette activité était «loin d'être mort[e]».

Mercredi, BFM Business a rapporté qu’Atos et Daniel Kretinsky avaient approfondi leurs négociations ces dernières semaines. Citant une source proche du groupe, BFM Business affirmait que les «discussions [étaient] intenses et nourries» entre les deux parties, même si «rien n’est fait».

Selon BFM Business, Atos demande à Daniel Kretinsky d’investir également dans l’activité Eviden, qui rassemble les activités liées à la transformation numérique ainsi que celles de «Big Data» et Sécurité (BDS).

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