
Air France-KLM négocie un financement avec Apollo et publie ses résultats

Juste avant la publication de résultats inférieurs aux attentes au titre du premier trimestre, Air France-KLM a indiqué jeudi soir être entré en discussions exclusives avec Apollo Global Management en vue d’un potentiel financement de 500 millions d’euros pour une filiale opérationnelle d’Air France.
Les discussions concernent le financement d’une filiale qui détient un ensemble d’actifs d’Air France dédiés à son activité d’ingénierie et de maintenance. Le produit de la transaction serait affecté aux besoins généraux du groupe, a indiqué Air France-KLM dans un communiqué de presse.
«Ce financement serait non dilutif, structuré par un instrument de financement en quasi-fonds propres, similaire à celui utilisé par Air France en juillet 2022 sur un parc de moteurs de rechange», a précisé le groupe.
Air France-KLM a ajouté que la structure envisagée n’entraînerait aucun changement sur le plan opérationnel et social et n’aurait pas d’impact sur les contrats de travail des employés d’Air France ou d’Air France-KLM.
Lourdes pertes
Quelques heures après ces annonces, le groupe a publié vendredi matin des résultats légèrement inférieurs aux attentes au premier trimestre, pénalisés notamment par une hausse de ses coûts unitaires dans un contexte de forte reprise du trafic aérien.
Le transporteur franco-néerlandais a accusé une perte nette de 344 millions d’euros au cours du trimestre écoulé, contre une perte de 552 millions d’euros à la même période de 2022.
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Sa perte d’exploitation s’est établie à 306 millions d’euros contre 350 millions d’euros un an plus tôt. Selon un consensus disponible sur le site Internet de la société, les analystes anticipaient en moyenne une perte nette de 340 millions d’euros et une perte d’exploitation de 282 millions d’euros.
Le chiffre d’affaires du groupe est ressorti en hausse de 42%, comme attendu, à 6,3 milliards d’euros.
Hausse des capacités
Face à la forte demande de voyages de loisirs, Air France-KLM a augmenté ses capacités de près de 20% par rapport à la même période de 2022, tout en améliorant le taux de remplissage de ses avions de près de 12 points, à 86,1%.
Le coût unitaire par siège kilomètre offert a dans le même temps progressé de 5,2%, affecté par la fin des mesures de chômage partiel qui avaient permis au groupe de contenir les coûts salariaux au premier trimestre 2022. Corrigé de cet effet, le coût unitaire a augmenté de 0,7%, en raison notamment de l’inflation des salaires.
Comme lors des trimestres précédents, la performance opérationnelle de KLM a pâti du manque de personnel à l’aéroport de Schiphol, à Amsterdam, tandis qu’Air France a été pénalisée en mars par la grève des contrôleurs aériens en France.
Dans ce contexte, le groupe a indiqué qu’il ne retrouverait pas en 2023 la totalité de ses capacités d’avant-Covid. Celles-ci devraient se situer «autour de 95%» sur l’ensemble de l’année, contre 92% au premier trimestre.
Air France-KLM avait précédemment indiqué qu’il espérait opérer «entre 95 et 100%» de ses capacités d’avant- Covid en 2023.
Activité soutenue cet été
Le transporteur a toutefois affirmé se préparer à une activité très soutenue cet été au vu des réservations, en hausse à la fin avril par rapport à la même période de l’année dernière.
Il par ailleurs confirmé viser un coût unitaire stable sur l’ensemble de l’année, à taux de change et prix du kérosène constants.
Le flux de trésorerie opérationnel ajusté a atteint 683 millions d’euros au premier trimestre, soit une hausse de 53 millions d’euros par rapport à la même période de l’exercice précédent.
La dette nette du groupe a quant à elle baissé à 5,48 milliards d’euros à la fin mars, contre 6,34 milliards d’euros au 31 décembre 2022.
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