Omicron refroidit les marchés et le Panel Taux de L’Agefi

Les investisseurs abaissent leurs prévisions au moment où l’inflation accélère et les QE ralentissent…
Fabrice Anselmi
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Depuis l’annonce du nouveau variant Omicron, les marchés ont révisé à la baisse leurs prévisions sur les taux longs.  -  Crédit European Union

Les 24 sociétés du Panel taux & changes interrogées la semaine dernière par L’Agefi ont, comme les marchés depuis les nouvelles sur le variant du coronavirus Omicron, révisé à la baisse leurs prévisions sur les taux longs qui progressaient depuis trois mois, et sans doute un peu moins relevé qu’elles ne l’auraient fait une semaine plus tôt pour celles sur les taux directeurs. Alors que la Banque d’Angleterre (BoE) a renoncé à remonter le sien le 4 novembre, ils sont encore sept à miser sur un statu quo en décembre et en février ; trois imaginent deux hausses de taux d’ici là : Amundi, Natixis et SGCIB.

Le président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué mardi qu’il ne fallait plus parler d’inflation transitoire, et qu’il était ouvert à une accélération dès le 15 décembre de la réduction (tapering) du programme d’achats (QE) de la banque centrale américaine, ce qui reviendrait à le terminer en mars, et probablement à rapprocher dans le temps la première hausse du taux directeur. Seuls trois panélistes (Allianz GI, BNP Paribas AM, Pictet AM) la voient d’ici à fin mai. «Hormis son nom, et les déclarations assez contradictoires des PDG de Moderna et de Pfizer sur l’efficacité des vaccins, nous n’avons pour l’instant pas de certitudes sur ce variant Omicron (…). Cet épisode pourrait ainsi amplifier le risque inflationniste avec une nouvelle perturbation du commerce mondial», estime la recherche d’EdRAM, pour expliquer le durcissement de ton de Jerome Powell, qui conduit à un net aplatissement de la courbe des taux US.

De fait, la prudence a massivement ramené les investisseurs sur les US Treasuries 10 ans, dont les rendements ont connu un parcours chaotique : rebond jusqu’à 1,70% (21 octobre) ; chute jusqu’à 1,43% (9 novembre) devant la prudence de la Fed et l’incertitude soudaine autour de la reconduction de son président ; remontée à 1,68% (24 novembre) avec des déclarations de plus en plus restrictives ; et une nouvelle chute jusqu’à 1,36% vendredi avec les chiffres décevants sur l’emploi US, malgré les appels renouvelés de James Bullard (Fed de St. Louis) pour accélérer le «tapering». Dans ces conditions, la moitié des prévisionnistes attendait encore une forte remontée des taux à six mois, l’autre moitié une bien moins forte (et Carmignac plutôt une baisse). Au bout des comptes, la moyenne recule même plus sur le Bund et la zone euro, qui subit également une nouvelle vague de Covid-19 inquiétante.

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