
Les gestions sont bien engagées sur la voie des hausses de taux

Les 23 sociétés du Panel taux-change de L’Agefi interrogées la semaine dernière ne cessent de revoir à la hausse leurs prévisions sur les taux longs depuis deux mois. Il est vrai que les taux à 10 ans ont continué leur progression : de 1,49% à 1,56% sur le mois pour les Treasuries américains, contre 1,30% début septembre ; de 1,01% à 1,03% pour les Gilts britanniques (0,68% début septembre) ; et de -0,22% à -0,11% pour le Bund allemand (-0,38% début septembre).
Cette hausse des taux en zone euro a, de loin, été la plus forte en relatif, avec un fort aplatissement de la pente du fait de nouvelles anticipations sur les taux courts en lien avec l’inflation venue de l’énergie, et malgré la résistance affichée jeudi par la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), une résistance louable pour qui ne la souhaite pas voir changer de stratégie au gré des événements… Il reste peu probable que la BCE remonte son taux directeur avant 2023. En revanche, la Banque d’Angleterre (BoE) semble proche d’un premier relèvement : 10 panélistes voient un ou deux mouvements à trois mois, 12 à six mois. Ce jeudi sera sans doute agité pour les traders, surpris de voir le comité monétaire «dégainer» aussi vite malgré les mises en garde répétées de plusieurs économistes, dont Silvana Tenreyro au sein de la BoE.
Sur les taux longs, les réponses sont plus fortes sur le Bund, qui repasserait en positif avant mars avec la réduction progressive du programme d’achats d’urgence (PEPP) de la BCE. «Entre les bonnes nouvelles sur la croissance et les craintes d’inflation, l’environnement actuel est très compliqué à lire, et cette dernière va garder des marges de manœuvre d’ici là. A juste titre. Personne n’imagine non plus un vide après l’arrêt du PEPP», rappelle Alain Henriot, directeur des études à La Banque Postale.
Les prévisions sont moins homogènes sur les taux longs américains que Deutsche Bank, Groupama AM, Lazard Frères Gestion et Ofi AM anticipent largement au-dessus de 2% dans six mois - au contraire de Crédit du Nord et La Française AM. Même grand écart sur les Gilts, qui passeraient à 1,40% ou plus au début du printemps pour Allianz GI, CPR AM et Lazard Frères Gestion, alors qu’ils rebaisseraient pour BofA, Cholet Dupont et La Française AM… Autant de divergences qui se retrouvent moins sur les devises.
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