Les réductions de capacité en Europe profitent au zinc et à l’aluminium

Les cours des métaux sont affectés par les craintes sur la croissance mondiale mais la hausse des prix de l’énergie oblige à réduire les capacités.
Xavier Diaz
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Certaines fonderies de métaux gourmands en électricité pour leur raffinage, comme le zinc et l’aluminium, ont dû être mises à l’arrêt.  -  AdobeStock.

L’évolution des cours des métaux de base reste fragile, après avoir dévissé entre 20% et 50% depuis leur plus haut de mars. Et le rebond du cuivre et du zinc cet été ne semble pas tenable dans un contexte de hausse du dollar, de resserrement monétaire et de ralentissement de la croissance mondiale. La crise de l’énergie, et l’envolée des prix de l’électricité en Europe, ainsi que les rationnements en Chine, pourraient toutefois changer la donne pour certains de ces métaux.

Les métaux les plus gourmands en électricité pour leur raffinage pourraient profiter d’un déséquilibre du marché alors que certains acteurs du secteur sont contraints d’arrêter des fonderies en raison du bond des prix de l’électricité. C’est le cas du zinc et de l’aluminium. Déjà fin 2021, alors que les prix de l’électricité avaient bondi une première fois, certaines fonderies avaient dû être mises à l’arrêt, et le sont restées pour certaines, la fabrication n’étant plus rentable. L’électricité représente désormais 80% des coûts de production

Fonderies à l’arrêt

Mardi, le groupe Nyrstar a annoncé la suspension de son site de production de Budel aux Pays-Bas à partir du 1er septembre. Le cours du zinc a bondi mardi de plus de 7% en séance, à un plus haut depuis juin de 3.819 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), avant de baisser à 3.464,50 dollars jeudi, en hausse tout de même de plus de 20% depuis mi-juillet. Début août, le groupe minier Glencore avait déjà averti sur le risque que faisaient peser la fourniture et le prix de l’électricité au marché du zinc.

Les prix de l’électricité ont bondi ces derniers moisen Europe, dans le sillage des cours du gaz. Ils continuaient de progresser jeudi à 540 euros le mégawatt-heure en Allemagne et à 700 euros le MWh en France.

Le marché de l’aluminium connaît les mêmes tensions avec l’annonce mercredi de la fermeture du site de production de Norsk Hydro en Slovaquie, dont la production avait déjà été réduite à 60% en fin d’année dernière. La production d’aluminium de Norsk Hydro en Norvège devrait également être affectée par une grève prévue à partir du 22 août, avec une baisse de 20% de la capacité pendant quatre semaines. La production d’aluminium est actuellement au plus bas depuis des années. Aux difficultés en Europe s’ajoute la décision de réduire la production en Chine dans la province du Sichuan en raison de la vague de sécheresse qui provoque une pénurie d’électricité.

Déficit d’offre

Les analystes de Macquarie, cités par Reuters, estiment que 750.000 tonnes de capacités de production d’aluminium supplémentaires pourraient être suspendues en Europe d’ici à la fin de l’année et 150.000 tonnes pour le zinc, s’ajoutant aux 800.000 tonnes et 138.000 tonnes déjà à l’arrêt. De quoi aggraver le déficit d’offre sur des marchés déjà très déséquilibrés.

Le déficit serait déjà, selon Macquarie, de 800.000 tonnes sur un marché de l’aluminium de 70 millions de tonnes par an et de 200.000 tonnes de zinc pour un marché de 14 millions de tonnes annuelles. De quoi donner un nouveau souffle aux cours des deux métaux. Même si pour l’heure, les opérateurs sur les marchés des matières premières sont plus préoccupés par les risques de récession et donc de baisse de la demande mondiale alors que le dollar repart à la hausse, ce qui n’est jamais une bonne nouvelle sur ces marchés.

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