
L’économie française s’est contractée de 6% en deux mois

Le ralentissement de l'économie française s’est atténué le mois dernier malgré la quasi-paralysie de l’activité en raison des mesures de confinement. «Au total, alors qu’il y a un mois nous avions estimé à environ 32% la perte de PIB sur une semaine-type de confinement en mars, notre nouvelle estimation pour une semaine-type de confinement en avril se situe autour de 27%», indique la Banque de France dans son enquête mensuelle de conjoncture. L’activité manufacturière est restée 37% inférieure à la normale le mois dernier, alors que le recul était de 48% en mars. Dans les services marchands, elle a diminué de 27% après 37%.
Les deux mois pendant lesquels la France a été confinée ont coûté 6% à l'économie française, selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Interrogé sur France Inter, le banquier central a précisé que «la perte sur l’ensemble de l’année sera plus élevée que cela puisque pendant le démarrage, l’activité reste partielle». Le gouvernement anticipe une contraction minimum de 8%.
De son côté, l’Allemagne devrait voir son économie se contracter de 6%, selon la banque de développement publique KfW, avant de rebondir de 5% l’an prochain. L’économie allemande est moins touchée avec une baisse de la production estimée entre 20 et 25% pendant les semaines de confinement et un déconfinement plus précoce qui devrait permettre, selon KfW, une normalisation d’ici l’été.
La Banque de France s’abstient pour le moment de formuler une prévision de l'évolution trimestrielle du PIB, étant donné la nature sans précédent de la récession et signe de la difficulté à réaliser ce type d’évaluation. Elle devrait en communiquer une le 9 juin lors de la publication de sa prochaine enquête mensuelle de conjoncture, a ajouté le gouverneur de la Banque de France.
L’enquête mensuelle de conjoncture a été menée du 28 avril au 6 mai auprès d’un échantillon de 8.500 entreprises ou établissements.
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