La chute de Facebook souligne la fragilité des FAANG

La diversité des profils d’entreprises et les défis qu’affrontent certaines d’entre elles font voler en éclat ce concept.
Xavier Diaz
Facebook   baisse du cours de l’action Meta à Wall Street
L’action Meta Platforms a perdu 26% jeudi dernier à la Bourse américaine.  -  Bloomberg.

Que va-t-il rester des FAANG ? Les mouvements violents sur certaines de ces méga-capitalisations boursières, après la publication de chiffres décevants, ont semé le doute sur le secteur de la technologie en général et sur la pérennité du concept des FAANG : Facebook – désormais Meta Platforms, Apple, Amazon, Netflix et Google-Alphabet.

Meta Platforms, la maison mère de Facebook, a vu sa capitalisation fondre de 250 milliards de dollars en une séance, la plus importante baisse jamais enregistrée à Wall Street, après que le groupe a annoncé des résultats inférieurs aux attentesau quatrième trimestre et une baisse du nombre d’utilisateurs actifs quotidiens. Vendredi, au lendemain de la chute de l’action Meta Platforms de 26%, Amazon (quatrième plus importante capitalisation avec 6% du Nasdaq 100) a permis au Nasdaq de rebondir, malgré les chiffres de l’emploi américain qui ont provoqué une nouvelle envolée des taux. Le titre du géant du commerce en ligne a regagné 13% et 180 milliards de dollars de capitalisation soutenu par des résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

Grand écart

Résultat, les FAANG font le grand écart en Bourse. «Depuis un an, le marché a fait le tri parmi les valeurs technologiques, souligne Jacques-Aurélien Marcireau, gérant chez Edram. Cela a d’abord touché les valeurs d’entreprises peu rentables. Aujourd’hui ce sont les entreprises technologiques les plus importantes et les plus solides qui sont affectées.» Dans le cas de Facebook, il y a un véritable problème structurel et un doute sur la pérennité de sa croissance alors que ses marges sont sous pression.

Netflix fait face aux mêmes défis. La plateforme de vidéos, qui était l’une des premières à publier ses résultats trimestriels, a annoncé un nombre de nouveaux abonnés et des perspectives inférieurs aux attentes. Les déceptions se sont multipliées. «Ces deux entreprises, de même que PayPal qui a également déçulors de la publication de ses résultats, ont un point commun: elles ont profité de la pandémie mais désormais les moteurs de croissance hors pandémie sont amoindris.» Vu les niveaux de valorisation atteints, la moindre déception ne pardonne pas. Ce d’autant que la hausse des taux joue contre ces valeurs à duration longue.

«Jusqu’à récemment, les investisseurs ne faisaient pas la distinction entre la croissance de qualité et les entreprises de croissance qui ont pu se développer grâce aux taux bas et à l’accès facile aux liquidités, souligne Florian Ielpo, responsable macro et gérant multi-asset chez Lombard Odier IM. Le durcissement du discours des banques centrales, la hausse des taux et le retrait à venir des liquidités poussent les investisseurs à faire le ménage au sein de ces valeurs.» La hausse des taux affecte la valeur des cash flow futurs et donc la valorisation de l’action ainsi que la capacité de ces entreprises de croissance à financer leur développement.

Question de modèle

Mais la hausse des taux n’est qu’une partie de l’équation. Cette dislocation des FAANG souligne également la fragilité des modèles de croissance. «Le marché fait la distinction entre Amazon dont l’activité repose sur des actifs bien réels et Meta dont le futur tient pour le moment plus du rêve que de la réalité», affirme Florian Ielpo. Difficile donc de résumer les grandes capitalisations de la technologie à un seul groupe tellement les réalités sont différentes.

«Le leadership de la tech se resserre sur un nombre étroit de méga-caps», juge Jacques-Aurélien Marcireau, à savoir Apple, Amazon, Google et Microsoft. «Ces entreprises ont publié de bons résultats trimestriels et affichent de bonnes perspectives. Elles ont renforcé leur statut de valeurs de croissance sûres.» Toutefois ce dernier reconnaît que le marché a sans doute trop extrapolé la croissance réalisée pendant la pandémie sur les années à venir. «Ces entreprises ont aussi bénéficié de la pandémie. La loi des grands nombres va les rattraper. Il est peu probable qu’elles puissent afficher des croissances de 15% par an tous les ans. Le marché en tiendra compte à un moment», prévient-il.

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