
BNP Paribas et la Société Générale multiplient les banquiers millionnaires

L’impact de la crise sur les bilans bancaires changera sans doute la donne au titre de 2020. Mais avant cela, le nombre de banquiers «millionnaires» et leur bonus repartaient à la hausse chez BNP Paribas et à la Société Générale, après la baisse constatée l’an dernier. Comme les y oblige la réglementation, les deux groupes français ont publié ces derniers jours sur leur site le document relatif à leur politique de rémunération, au titre de 2019, des «preneurs de risque» ou material risk takers (MRT), ces cadres dont l’action peut avoir un impact fort sur la bonne marche de l’entreprise.
Chez BNP Paribas, 1.476 individus ont été identifiés comme «MRT groupe», dont 15 mandataires sociaux. Ils étaient 1.431 en 2018. Ces professionnels se sont vu attribuer pour l’année écoulée une rémunération totale de 953,3 millions d’euros, avec une proportion à peu près équivalente de part fixe (473,3 millions) et de part variable (480 millions). Pour l’heure, un quart de la part variable leur a été versé en cash en mars, et 115 millions d’euros le seront en septembre, le reste étant échelonné sur plusieurs années et soumis à condition.
En valeur, l’enveloppe de part variable pour la banque de la rue d’Antin s’est étoffée de 17% en un an. Le bonus moyen, qui était passé sous la barre des 300.000 euros l’an dernier, remonte à 325.000 euros, soit une hausse de 13,5%. Le nombre de «millionnaires», ceux qui ont droit à plus d’un million d’euros de fixe et de variable, s’est accru d’un cinquième, de 181 à 218.
A la Société Générale, qui a signé une perte au premier trimestre, ces mêmes millionnaires sont passés de 63 à 77. Dans le même temps, la population des «MRT groupe» a régressé, de 819 à 789 personnes hors mandataires sociaux. La rémunération totale est restée quasiment stable, autour de 430 millions d’euros, de même que sa composition, le variable représentant 81% du fixe, soit 20 points de moins que chez BNP Paribas. Le bonus moyen y a donc légèrement augmenté (+3,8%), à près de 244.000 euros.
La banque de financement et d’investissement concentre, en toute logique, les gros bataillons des heureux élus : 57% des preneurs de risque chez BNP Paribas, pour plus des trois quarts de l’enveloppe de bonus, 58% à la Société Générale, qui reçoivent 71% de l’enveloppe.
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