Le bitcoin passe les 45.000 dollars, porté par la spéculation sur les ETF

Les fonds indiciels à réplication physique du bitcoin pourraient être autorisés dans les prochains jours aux Etats-Unis. De quoi potentiellement porter la demande alors que l’offre de nouveaux jetons sera divisée par deux à partir d’avril prochain.
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Le bitcoin perd encore plus de 30% sur ses records de 2021  -  (Piro4d/Pixabay)

La reine des cryptomonnaies semble déterminée à faire définitivement oublier la crise de 2022. Le bitcoin a débuté l’année 2024 en fanfare, s’adjugeant plus de 8% en quelques heures les 1ᵉʳ et 2 janvier. Son cours a dépassé les 45.000 dollars, pour la première fois depuis début avril 2022, et touché un sommet de plus de deux ans à plus de 45.800 dollars.

Comme plusieurs fois ces derniers mois, la fièvre est due à de nouvelles spéculations concernant la possible autorisation d’ETF physiques (spot) sur le bitcoin par le gendarme des marchés américains, la Securities and Exchange Commission (SEC). La semaine dernière, Reuters a rapporté que la SEC pourrait autoriser le lancement des premiers produits dès le 10 janvier prochain, soit la date limite à laquelle elle est censée rendre son verdict sur l’ETF d’Ark et 21Shares. «Selon certaines rumeurs, la SEC pourrait communiquer sa décision aux émetteurs dès la fin de cette semaine», indique Benoît Pellevoizin, managing director de CoinShares France. Il estime en outre que si l’autorité devait autoriser un ETF, elle les autoriserait tous pour «éviter le phénomène du ‘winner takes all’» dont bénéficierait alors l’unique heureux élu.

15 milliards de flux ?

BlackRock, VanEck, Valkyrie Investments (récemment racheté par CoinShares), Bitwise, Invesco, Fidelity, WisdomTree et une coentreprise entre Ark Investments et 21Shares ont tous déposé une demande d’autorisation. «La vraie question est de savoir qui sera réellement prêt pour lancer son produit», juge Benoît Pellevoizin. «Le processus réglementaire s’est en effet fortement accéléré ces derniers mois en raison du dépôt d’un projet d’ETF par BlackRock en juin et de la décision d’un juge américain remettant en cause la non-autorisation, par la SEC, de l’ETF spot sur le bitcoin de Grayscale en août dernier», rappelle-t-il.

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Le lancement de fonds indiciels à réplication physique sur le bitcoin serait susceptible d’augmenter fortement la demande pour la cryptomonnaie. Contrairement aux ETF existants, qui suivent le cours du bitcoin grâce à des produits dérivés, les ETF spot seront directement investis en bitcoins. L’autorisation de ces instruments financiers aisément accessibles acterait également «la validation de la thèse bitcoin par les grandes institutions financières», anticipe Benoît Pellevoizin, ce qui pourrait augmenter l’attrait des investisseurs.

Halving en avril

L’équipe de recherche de CoinShares estime ainsi que la collecte de ces nouveaux produits pourrait atteindre 15 milliards de dollars en un an, ce qui pourrait porter le prix du bitcoin à… 140.000 dollars. A l’hypothétique hausse de la demande, devrait en effet s’ajouter une diminution de l’offre. En avril prochain, le bitcoin procédera à son quatrième «halving» ce qui entraînera la diminution par deux du nombre de bitcoins délivrés lors du minage d’un bloc.

La première des cryptomonnaies, qui a flambé de 70% depuis mi-octobre, bénéficie en outre des anticipations de baisses des taux d’intérêt en 2024, la banque centrale américaine ayant commencé à aborder la question de l’assouplissement de sa politique monétaire lors de sa dernière réunion de décembre.

Reste à savoir si toutes ces «bonnes nouvelles» sont déjà intégrées dans le prix ou s’il ne s’agit que des prémisses du retour en grâce du bitcoin qui cote encore plus de 30% en dessous de ses plus hauts de 2021. «Une incertitude demeure quant à l’attitude qu’auront les investisseurs américains face aux ETF bitcoin. Vont-ils se ruer sur ce nouveau produit ou tous ceux qui souhaitaient acquérir des bitcoins l’ont-ils déjà fait ?», s’interroge Benoît Pellevoizin. Réponse dans quelques semaines, si la SEC le veut.

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