Point d’étape sur le développement du crowdfunding immobilier
Au plan mondial, Céline Mahinc a relevé que le crowdfunding immobilier est porteur dans trois pays, à savoir essentiellement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en France. «On voit de plus en plus de pays appliquer des règlementations dédiées au crowdfunding. La France également voit son cadre règlementaire évolueravec la modification des plafonds qui ont été relevés». Par exemple, pour le crowdequity, la levée de capital a été portée à 2,5 millions d’euros au lieu de 1 million et il n’existe pas de plafond pour la part investisseur. En revanche pour le crowdlending, le plafond de levée de fonds est resté à 1 million mais la part pour l’investisseur est passée à 2.000 euros par ticket.
La souscription d’assurances est devenue obligatoire pour toutes les plates-formes. Elles doivent être inscrites à l’Orias mais aussi souscrire une RC Pro. «On voit poindre quelques modifications en matière de communication promotionnelle par exemple», ajoute Céline Mahinc.
Développement.
Si le développement de cette activité se poursuit, il se fait «de façon moins importante», souligne-t-elle. Le crowdfunding immobilier réalise + 53 % d’évolution en 2016 par rapport à 2015 pour atteindre 68,5 millions d’euros de levée de fonds. Un développement important du nombre plates-formes retenues dans le panel de 26 en 2015 à 42 en 2016 est également à retenir, dont 19 nouvelles, 3 sortantes et 4 en inactivité apparente.
Destination des projets.
Céline Mahinc a relevé que «en plus de la promotion immobilière, la rénovation ou l’investissement locatif, un nouveau type de type de crowdfunding immobilier est apparu avec le financement réel du promoteur «en tant qu’entrepreneur notamment pour financer l’immatériel voire des besoins en fonds de roulement. «Ce n’est pas lié à un programme de promotion en tant que tel, on est sur des opérations de financement entrepreneurial. C’est nouveau».
Niveau d’investissement.
«On note que le ticket moyen investi par l’investisseur est passé de 4.700 euros à 2.900 euros. On a 60 % d’investisseurs en plus», poursuit Céline Mahinc. Cette évolution témoigne d’une forte démocratisation de l’investissement en crowdfunding marquée par une forte baisse du ticket moyen. «En revanche, le ticket moyen s’élève à 16.000 euros en crowdfunding entrepreneurial».
La place des CIF.
Pour Céline Mahinc, «les CIF ont encore une place à prendre dans les opérations de financement participatif». Malgré la volonté de l’ensemble des parties prenantes, «les plates-formes n’ont toujours pas le droit de rémunérer l’apporteur d’affaires CGP. La seule rémunération envisageable repose sur les honoraires soit en provenance du client investisseur particulier ou du porteur de projet en recherche de fonds». Et encore, si la solution pour l’entrepreneur en recherche de financement est de payer des honoraires, pour le particulier qui veut verser 1.000 euros, «c’est plus compliqué de payer des honoraires de conseil».
Plus d'articles du même thème
-
Guerre commerciale, Bybit et coup de gueule immo : les 3 actus d'Alain Atallah & Brice Ruel
La rédaction s'est rendue à Valence pour décrypter l'actualité avec les deux dirigeants fondateurs du Groupe Trinity. -
Comment ViaGénérations veut traverser la crise
Le fonds immobilier viager de Turgot AM a terminé 2024 avec une performance de 4,04% alors que le marché dévissait de -4,7%. Pourtant, il a dû faire face à d’importants retraits qui ont pénalisé sa capacité d’investissement. Florence Roche, directrice de la gestion immobilière de la société de gestion, dévoile son plan pour relancer ViaGénérations. -
Serge Demirdjian : «Le label ISR n’était plus adapté à notre gestion thématique»
Le co-gérant de Sofidy Sélection 1 revient sur les raisons de l’abandon du label ISR en début d’année et explique comment il veut profiter des écarts de dynamiques économiques entre les pays européens. -
Patrimoine Online – Janvier 2025
Jonathan Rosen d’Etsa Patrimoine était l’invité de l’émission qui fait peau neuve pour la nouvelle année. -
Retards, défauts, business model... Le point sur le crowdfunding avec Forvis Mazars et France FinTech
Florence de Maupeou, déléguée générale adjointe de France Fintech, et Bertrand Desportes, associé chez Forvis Mazars, répondent aux critiques pesant sur les acteurs du financement participatif. -
Donald Trump, label ISR V3 et loi anti-Airbnb : les trois actus des experts de Carat Capital
La fondatrice du cabinet de gestion de patrimoine, Sandrine Genet, a décrypté les actualités du mois et à venir les plus importantes avec son équipe.
ETF à la Une
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions