
Revolut s’efforce de concilier croissance et respect de la conformité

La lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent pose un sérieux défi à toutes les néobanques. Prenant les devants, la fintech Revolut a contacté la National Crime Agency (NCA) et la Financial Conduct Authority (FCA) après avoir détecté des tentatives de blanchiment d’argent. L’information a été révélée hier par le Financial Times.
La néobanque serait allée plus loin que ses obligations, «en prévenant la FCA en plus de la NCA», explique un porte-parole de Revolut à L’Agefi, qui précise que «beaucoup pensent qu’en tant que jeune entreprise, nous ne sommes pas capables de traiter les problématiques liées aux délits financiers. Nous venons de prouver qu’on était capable de le faire».
Créée il y a trois ans, Revolut revendique 2,4 millions d’utilisateurs dans le monde, dont 275.000 clients en France. Une croissance exponentielle qui interroge sur ses pratiques en matière de conformité. Si les banques traditionnelles ont «des milliers de personnes qui travaillent au service compliance, car tout est fait manuellement», ce n’est pas le cas de Revolut qui compte 80 employés.
La fintech dit avoir développé un outil technologique permettant d’automatiser et de définir le niveau de risque de chaque transaction et de chaque utilisateur. En cas de suspicion de fraude, le relais est passé à un agent du service compliance qui pourra en quelques minutes vérifier le dossier et prendre une décision. «Utiliser la technologie nous permet de rester en conformité étant donné l’hyper croissance de Revolut. Ce nouvel outil était en développement depuis plusieurs mois et sera totalement opérationnel d’ici la fin du mois de juillet» indique le porte-parole.
De plus, quand un client ouvre un compte chez Revolut, la limite est de 30.000 euros par an. «Pour relever cette limite nous demandons de justifier de l’origine des fonds» poursuit le porte-parole qui défend ce service :«ce n’est pas parce qu’on peut ouvrir un compte en quelques secondes qu’on ne sait pas qui est derrière. Nous devons respecter le processus de KYC [know your customer, ndlr], et connaître l’identité réelle de chacun de nos clients.»
La licence d'établissement de monnaie électronique de Revolut vient d'être reconduite par la FCA. «Si le régulateur avait détecté le moindre problème chez nous, cela n’aurait bien évidemment pas été le cas», conclut le porte-parole.
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