
Après la banque, Revolut veut démocratiser l’investissement

Revolut n’entend pas se limiter aux services bancaires. Lanéobanque britannique lancera «au cours des prochains mois» une plate-forme de trading sans aucune commission, qui permettra d’investir dans des sociétés, des fonds indiciels cotés ou encore dans des options. «Nous voulons rendre l’investissement gratuit, comme nous le faisons dans les services bancaires en enlevant tous les frais cachés pour ne garder que ceux correspondant à des coûts réels», détaille à L’Agefi Benjamin Belais, responsable des activités françaises de Revolut.
Selon la fintech, les courtiers traditionnels facturent entre 2,5 euros et plusieurs dizaines d’euros par transaction. Pour parvenir à son objectif de commission nulle, la néobanque mise sur la légèreté de ses coûts de structure. Cette gratuité «permettra notamment d’attirer de nouvelles catégories de clients, qui pourront ensuite être intéressés par nos autres offres, que ce soit sur les services bancaires, les assurances ou les crypto-monnaies», ajoute Benjamin Belais.
Créée en juillet 2015, Revolut totalisait en mai deux millions d’utilisateurs en Europe, soit un bond de 300% en un an. La néobanque compte 275.000 clients en France, son deuxième marché derrière le Royaume-Uni et ses 900.000 utilisateurs. Sa rivale allemande N26, née elle aussi en 2015, revendique environ un million de clients sur le Vieux Continent.
Comme N26, qui projette d’investir les Etats-Unis d’ici à la fin 2018, Revolut s’étendra à l’Amérique du Nord, à Singapour, Hong Kong, l’Australie et la Nouvelle-Zélande dans les prochains mois. En raison, notamment, de cesinvestissements, Revolut, devenue profitable en décembre et janvier derniers, «ne devrait pas être rentable sur l’ensemble de 2018», indique Benjamin Belais.
Dans l’optique de son développement outre-Atlantique, la néobanque, qui dispose d’un agrément d’établissement de monnaie électronique au Royaume-Uni, sollicitera une licence bancaire aux Etats-Unis, a déclaré lundi à Reuters Nikolay Storonsky, cofondateur et directeur général. En Europe, la fintech avait demandé une licence bancaire en novembre 2017. «Le délai de notre demande d’application prévoit que la BCE a jusqu'à octobre pour se prononcer sur l’octroi de la licence bancaire», indique Benjamin Belais. Ce sésame offrirait à Revolut la possibilité d’élargir son offre à des produits de découvert, de crédit et de placements, afin de marcher encore un peu plus sur les plates-bandes des banques traditionnelles.
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