
Lemon Way ne vise plus les start-up mais le CAC 40

Changement de cap chez Lemon Way. La fintech française, qui propose une solution de paiement digitale aux places de marchés et collecte des fonds pour compte de tiers, veut désormais monter en gamme en termes de clientèle. Fini, les milliers de start-up, place aux grands comptes. Lemon Way a ainsi annoncé, début janvier, avoir signé un partenariat avec la Fédération française de football (FFF) pour faciliter le paiement et la facturation en ligne des cotisations de 2 millions de licenciés issus de 15.000 clubs de foot. Les Fédérations françaises de natation et les Scouts de France vont également travailler avec la fintech.
«Une bonne partie du CAC 40 a déjà créé son propre établissement de paiement et de monnaie électronique, ou y réfléchit», explique à L’Agefi Damien Guermonprez, le président de Lemon Way. «Notre stratégie consiste désormais à faire du sur-mesure pour les grands groupes. Nous pouvons les accompagner dans la reprise en main du traitement de leurs transactions», ajoute-t-il.
Lemon Way est décrit par son président comme une «usine de paiements», construite en partenariat avec les banques, comme le Crédit Mutuel CIC, BNP Paribas et Banco Sabadell, auxquelles la fintech est connectée via son interface de programmation (API). Cela la rend capable de réaliser en temps réel des millions de transactions, à l’image de ses deux concurrents, le néerlandais Adyenet l’américain Stripe. En 2018, la fintech a ouvert 1,7 million de comptes de paiement, ce qui porte leur total à 5,7 millions depuis sa création en 2012. Elle ambitionne d’en ouvrir 2 millions supplémentaires d’ici à un an.
La société revendique avoir traité 1,9 milliard d’euros de flux, contre 1,4 milliard en 2017. Son but : atteindre 3,2 milliards de flux en 2019. Côté chiffre d’affaires, Lemon Way refuse de communiquer celui de 2018 mais indique qu’en 2017 il s’élevait à 11 millions d’euros. Sa solution de paiement est déployée sur 1.400 sites internet, dont 200 plates-formes de financement participatif, comme October, WiSeed ou encore Hello Asso. Soixante pour cent de sa clientèle est issue de la France, 10% de l’Italie, 10% de l’Espagne et le reste provient des 29 pays où sa solution est disponible.
Elle a finalisé en octobre dernier une levée de fonds de 10 millions d’euros afin de développer ses activités au Royaume-Uni et en Allemagne et de lancer de nouveaux produits et services basés sur l’intelligence artificielle en 2019.
Plus d'articles du même thème
-
Qileo lance le compte pro éthique
Une nouvelle banque digitale voit le jour pour occuper le créneau de la responsabilité environnementale avec un package qui ne finance que des projets à impact écologique. -
Pennylane lève 75 millions d’euros pour rafler le marché des TPE-PME
La comptatech compte accélérer son développement technologique et commercial afin d’attirer un maximum d’experts-comptables et leurs clients avant le passage à la facturation électronique. -
Plaid voit sa valorisation fondre de moitié lors de son dernier tour de table
La fintech a levé 575 millions de dollars, la valorisant 6,1 milliards de dollars, contre 13,4 milliards quatre ans plus tôt.
Sujets d'actualité
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions