
Adyen veut être le moteur silencieux du commerce

Le succès d’Adyen ne se dément pas. L’action de la fintech, valorisée à 14 milliards d’euros, dont le nom signifie «recommencement» au Surinam, a clôturé en hausse de 7,98% vendredi à 500 euros. Le cours a donc plus que doublé par rapport au prix de sa très remarquée IPO en juin dernier. Adyen propose à ses 3.400 clients professionnels, dont 200 en France, une interface de paiement unifiée sur plusieurs canaux (mobile, en ligne, en magasin) acceptant jusqu’à 250 moyens de paiement (Visa, Mastercard, Alipay) dans plus de 150 devises. La plate-forme est à la fois un prestataire de paiement en ligne, un acquéreur monétique grâce à sa licence bancaire aux Pays-Bas et un outil de gestion des risques. Cette technologie, dont elle est l’unique propriétaire, lui permet de contrôler la totalité de la chaîne de valeur, d’analyser les flux de paiement et de posséder des données à même d’améliorer le taux de conversion (finalisation d’un achat) et de réduire la fraude chez les commerçants. «Une étude Forrester a prouvé qu’avec Adyen les clients augmentaient leur chiffre d’affaires de 1,4%», soulignePhilippe de Passorio, directeur France d’Adyen.
Faire disparaître la ligne entre le physique et le digital
La fintech, qui compte désormais parmi ses clients Adidas et Tiffany, a généré 218 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017 et s’attend à une hausse de ses revenus d’au moins 40% pour l’exercice 2018. Le bénéfice net au premier semestre 2018 était de 48,2 millions d’euros, en progression de 74,6% sur l’année.
Pour soutenir cette croissance exceptionnelle, Adyen qui compte 768 employés, dont 25 en France, s’appuie sur trois piliers. «Nous nous concentrons sur les grands comptes, le commerce unifié qui permet de relier les ventes en ligne et les ventes physiques afin d’avoir une meilleure identification du client, et le mid-market avec de plus petites sociétés», détaille Philippe de Passorio. L’un de ses objectifs pour 2019 est de développer le paiement mobile et les applications, notamment en magasin, afin que «la ligne entre le physique et le digital continue à disparaître», insiste-t-il. La société veut aussi se renforcer dans la mode, le transport et l’hôtellerie où «la fluidité du paiement est essentielle».
Un autre défi pour Adyen est d’augmenter son volume d’affaires au sein de ses propres clients. En attendant, l’expansion continue. La fintech a prévu d’ouvrir de nouveaux bureaux en Asie pour accompagner sa clientèle à l’international, surtout dans le luxe où elle est très présente.
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