
Le gouvernement français élargit le champ d’action du financement participatif

Le gouvernement donne de l’air aux acteurs du financement participatif comme il s’y était engagé au printemps dernier. Un décret paru au Journal officiel ce week-end assouplit les conditions de financement des sociétés par les différents intervenants du secteur.
Désormais, les particuliers qui souhaitent accorder un prêt à une entreprise via une plate-forme enregistrée en tant qu’intermédiaire en financement participatif (IFP) pourront le faire dans la limite de 2.000 euros par projet contre 1.000 euros jusqu’à aujourd’hui. «Cela permet de toucher une clientèle un peu plus fortunée», explique Nicolas Lesur, fondateur et directeur général de la plate-forme Unilend.
Le décret porte par ailleurs le plafond des offres faites sur les plates-formes dédiées au financement en actions ou obligations et enregistrées en tant que conseillers en investissement participatif (CIP) de 1 à 2,5 millions d’euros. Il précise que «les offres excédant le montant d’un million d’euros ne peuvent pas porter sur des titres de capital qui représentent plus de 50% du capital de l’émetteur». Les CIP pourront également proposer des actions de préférence, des obligations convertibles et même, sous certaines conditions, des titres participatifs, notamment dédiés aux coopératives et aux établissements publics industriels et commerciaux. «Cela permettra que, lorsque le financement s’opère en cofinancement avec des fonds, les épargnants puissent bénéficier du même type de conditions financières que les fonds et ainsi ne soient pas lésés notamment lors des tours suivants», avait fait valoir l’ex-ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, en présentant la réforme en mars. «Cela va élargir la nature des titres financiers [qu’on peut utiliser] à des titres qui sont beaucoup plus utilisés dans le monde du capital investissement. Enfin, on rentre vraiment dans le métier du non-coté», se félicite Benoît Bazzocchi, PDG de SmartAngels.
Le décret précise enfin des aspects de la réforme des bons des caisse, qui sont des titres nominatifs et non négociables, délivrés en contrepartie d’un prêt. Celle-ci a poussé des acteurs à changer de statut pour les intermédier sous forme de minibons. Ceux-ci ne pourront pas excéder 2,5 millions d’euros sur une période de douze mois et la périodicité du remboursement des échéances du prêt sous-jacent ne peut pas dépasser un trimestre.
Plus d'articles du même thème
-
PARTENARIAT
Apprendre à désapprendre : les limites du savoir
L’illusion de la connaissance et comment surmonter les limites de l’apprentissage -
PARTENARIAT
Investissement : Quand la simplicité devient un piège
Pourquoi la simplicité n’est pas toujours la meilleure solution
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions