
La Banque Postale veut éviter les déboires des néobanques lancées trop vite

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. La Banque Postale a dévoilé jeudi dernier à 2.500 collaborateurs le nom de sa future banque mobile : Ma French Bank. Ce sera à la fois le nom de la filiale et de la marque commerciale. Comme annoncé dans L’Agefi du 23 janvier, un premier lancement resserré aura lieu fin 2018, avant le déploiement commercial au printemps 2019.
«Nous n’avons pas tant de délais que ça d’ici à fin 2018 pour construire une banque, observe Alice Holzman, directrice générale de Ma French Bank. Nous construisons une banque à part entière, avec un système bancaire principal indépendant vis-à-vis de La Banque Postale. Les composantes d’un système bancaire sont multiples et complexes. Nous ne souhaitons pas nous précipiter et subir les déboires de certains.»
En effet, depuis que la filiale de la Poste a annoncé son projet début 2016 (désigné en interne sous le nom de code «Neo»), de nombreuses offres de banque mobile ont été lancées dans l’Hexagone : la néobanque allemande N26, le compte C-zam de Carrefour, Orange Bank, l’offre Avantoo du Crédit Mutuel, Eko du Crédit Agricole.
Ma French Bank entend se différencier selon deux axes : premièrement, «la personnalité de La Banque Postale, à savoir l’humain, la proximité, la confiance, l’accompagnement et l’accessibilité, avec une offre qui sera distribuée dans les bureaux de poste», explique Alice Holzman. Deuxièmement, «le fait qu’elle sera connectée et participative : nous nous adaptons vraiment à une génération dont on connaît les modes de vie». L’offre s’adresse aux 18-35 ans, urbains, actifs et connectés. «L’idée est d’aller chercher une clientèle qui ne serait pas spontanément attirée par La Banque Postale, mais par les néobanques, poursuit l’ancienne cadre de Canal+. Nous sommes dans une logique de conquête, de recrutement additionnel».
Contrairement à la néobanque Fidor qui n’utilisera pas d’agrément bancaire en France, «Ma French Bank» tient à sa licence d’établissement de crédit, obtenue le 25 janvier. «L’agrément bancaire permet de développer de la valeur et de créer de la rentabilité, en lançant des produits sur lesquels nous pouvons réaliser des marges, comme le crédit à la consommation par exemple.» Si les liens avec la plate-forme de financement participatif KissKissBankBank seront forts, La Banque Postale ne prévoit pas de resserrer ceux avec l’autre fintech dont elle est actionnaire, WeShareBonds qui «n’a pas la même cible».
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