
La Banque Postale déploiera en totalité sa banque mobile d’ici à l’été 2019

Le lancement est toujours prévu au dernier trimestre, mais il faudra patienter jusqu’à l’été 2019 pour que la future banque mobile de La Banque Postale soit pleinement opérationnelle. Tel est le calendrier à jour de ce projet auquel la filiale de La Poste travaille depuis plus de deux ans, selon des projections dont L’Agefi a eu connaissance et qu’un proche du groupe confirme.
Prochaine étape : l’obtention imminente auprès de la BCE d’un agrément d’établissement de crédit pour LBP Neo, la filiale à 100% qui portera l’offre mobile. Le précieux sésame a été demandé au dernier trimestre 2017, mais ne figurait pas hier encore sur les registres de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution. La structure LBP Neo, créée il y a un an et ayant son siège à Paris, pourra alors devenir une banque de plein exercice. Elle est aujourd’hui présidée par Rémy Weber, le patron de La Banque Postale, et a pour directrice générale Alice Holzman, recrutée chez Canal Plus en 2015 pour piloter les activités digitales du groupe.
La «Banque Digitale Mobile First», comme elle est qualifiée en interne, s’adresse à une cible très disputée, celle des 18-35 ans, urbains, actifs et connectés, très consommateurs de services communautaires. Son offre de services sera bâtie en conséquence. A son lancement, prévu fin 2018 après un pilote qui sera mené à l’automne, elle sera réduite au strict minimum : un compte sans découvert et une carte de débit à autorisation systématique, assortis de services d’agrégateur bancaire et de paiement mobile sans contact. Au deuxième trimestre 2019, LBP Neo pourra enfin proposer une palette complète avec du découvert, des moyens de paiement à débit immédiat ou différé, une carte pour les 12-18 ans, des produits d’épargne non réglementée (dont l’offre EasyBourse du groupe), de l’assurance et du crédit renouvelable. Elle servira aussi d’apporteur d’affaires à La Banque Postale pour le crédit immobilier.
La plate-forme se veut ouverte, non seulement aux services de La Poste, mais aussi à ceux de fintech et de commerçants en ligne partenaires.
Si le mobile a vocation à devenir l’interface exclusive, les bureaux de poste joueront leur partition au démarrage, pour enrôler les nouveaux clients, et leur délivreront la carte bancaire. Le back-office restera également du ressort de La Banque Postale. Une fois conquis, les clients géreront leurs opérations bancaires soit seuls, soit en lien avec le centre de contact que LBP Neo est en train de mettre sur pied à Lille. Celui-ci devrait compter une vingtaine de collaborateurs dès cette année et plus de 120 en 2019, selon les estimations du groupe. Il concentrera le gros des effectifs de la filiale, qui devraient se monter à 300 salariés en 2025.
A cet horizon, La Banque Postale espère avoir conquis un million de clients. L’objectif semble raisonnable – Orange Bank vise deux millions de clients en dix ans – vu la taille du fonds de commerce de l’opérateur public. Le marché n’en est pas moins très concurrentiel, entre les «pure-players» comme N26 et les nouveaux entrants tels qu’Orange. Tandis que BPCE doit encore lancer Fidor d’ici à la fin de l’année, d’autres grands réseaux, à l’image du Crédit Agricole avec EKO, ont préféré la souplesse d’une simple offre mobile plutôt que de créer une filiale bancaire de plein exercice. Dernière arrivée sur ce marché où elle espérait à l’origine se lancer début 2017, La Banque Postale aura donc fort à faire pour se distinguer.
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