
En opérant des nœuds Ethereum, EDF compte «anticiper la révolution numérique»

Lancée en 2020, Exaion est une filiale du groupe EDF et compte une trentaine de salariés. Elle propose à ses clients «d’entrer dans le domaine du digital sous plusieurs volets», explique à L’Agefi son directeur général Fatih Balyeli. L’entreprise «accompagne des projets Web 3 avec une approche éco-responsable» et a logiquement choisi dès 2021 de gérer des nœuds de la blockchain Ethereum pour participer au Merge, le changement de consensus intervenu mi-septembre qui avait pour objectif de réduire sa consommation énergétique de plus de 95%. «L’objectif était d’accompagner cette blockchain dans sa transition, tout en proposant des services sur celle-ci à nos clients demandeurs», détaille Fatih Balyeli dont l’entreprise ne travaille exclusivement qu’avec des blockchains bas carbone.
Pour gérer un nœud de validation complet sur Ethereum, il faut immobiliser 32 ETH (environ 42.000 euros), la cryptomonnaie native de la blockchain, dans le réseau pour avoir le droit de participer à la validation des blocs et ainsi toucher des rendements en récompense de la sécurisation du réseau. Un système de délation se met alors en place pour s’assurer que tous effectuent bien leur travail. En cas de manquement aux règles, des ETH stockés peuvent être confisqués ou détruits. Exaion exerce également la fonction de validateur sur des blockchains comme Polkadot, Cosmos, Avalanche ou encore Tezos, toutes fonctionnant en preuve d’enjeu, comme Ethereum. Au total, la filiale d’EDF opère en tout plus de 300 nœuds.
Au lancement d’Ethereum, Vitalik Buterin portait l’ambition d’en faire un «ordinateur mondial» et pas simplement un réseau de paiements comme l’est pour le moment Bitcoin. Avec l’intégration de smart contracts, ces programmes informatiques paramétrables sur un réseau blockchain, l’immense majorité de la finance décentralisée (DeFi) se développe via Ethereum. C’est notamment le cas du jeu français Sorare, auteur de la plus grosse levée de fonds de l’histoire de la French Tech. Actuellement, Ethereum sécurise près de 400 milliards de dollars d’actifs.
«Ethereum est l’un des seuls protocoles à bénéficier d’infrastructures aujourd’hui. Il est donc normal d’y mener des expérimentations. Dans les années à venir, la blockchain va concerner l’activité de toutes les grandes entreprises. L’Europe doit essayer de l’anticiper pour ne pas laisser la souveraineté de la blockchain aux États-Unis et à l’Asie», explique Fatih Balyeli.
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