
Binance est sous la menace d’un front judiciaire outre-Atlantique

Depuis son lancement en 2017, Binance connaît un succès financier quasiment ininterrompu. La plateforme d’échange de cryptomonnaies qui revendique 120 millions d’utilisateurs à travers le monde est leader de l’écosystème crypto avec 64,1% de parts de marché selon The Block Research, des données établies avant la chute de son principal concurrent FTX. Mais l’entreprise dirigée par Changpeng Zhao, qui se fait surnommer CZ, traîne également depuis sa création une réputation sulfureuse en raison de son manque de transparence.
Selon Reuters , des procureurs fédéraux américains seraient actuellement en train d’enquêter sur la plateforme à propos de transferts d’argent sans licence, de blanchiment d’argent et de la violation de sanctions pénales. Les premières investigations ont débuté en 2018 et les preuves seraient même suffisantes pour inculper Binance. Cependant, les procureurs seraient divisés quant au timing à adopter pour inculper l’entreprise, certains étant partisans de continuer à accumuler des preuves.
Dans plusieurs enquêtes journalistiques, Reuters relève que Binance conserve des contrôles antiblanchiment «faibles» et avance que la plateforme aurait traité «plus de 10 milliards de dollars de paiement» pour des activités criminelles et des entreprises cherchant à contourner les sanctions américaines. Toujours selon l’agence de presse, Binance aurait également cherché à échapper aux régulateurs aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde. La plateforme a systématiquement contesté ces affirmations.
Des réunions entre les parties
Reuters rapporte également que des réunions entre des responsables du ministère de la Justice américain et les avocats de la défense de Binance ont eu lieu à plusieurs reprises ces derniers mois. Lors de ces réunions, l’hypothèse d’un accord financier, une transaction pour éviter des poursuites, a été évoquée afin notamment d'éviter d’affaiblir un peu plus le secteur des cryptomonnaies déjà en proie à la chute de l’empire de l’ex-cryptomilliardaire Samuel Bankman-Fried, survenue le mois dernier.
Après s’être longtemps revendiquée comme «une entreprises globale», Binance a changé son fusil d’épaule ces derniers mois et multiplié les discussions avec les régulateurs à travers le monde. L’entreprise a notamment dû mener un travail «très important» de structuration lors de son processus d’enregistrement comme prestataire de service sur actifs numériques (PSAN) en France, confiait à L’Agefi un proche du dossier.
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