
Vivendi va lancer une restructuration en profondeur de Canal+

Vivendi a décidé de s’atteler aux difficultés grandissantes de Canal+ en France. Concurrencé dans le sport, le cinéma et les séries par l'émergence de beIN Sports, Netflix ou Altice, Canal+ a subi 405.000 résiliations d’abonnements dans l’Hexagone l’an dernier, ce qui s’est traduit par une perte opérationnelle ajustée, pour la quatrième année consécutive, de 264 millions d’euros en 2015. Depuis 2012, les résiliations d’abonnements dépassent le million tandis que les pertes cumulées atteignent 600 millions. Si Canal+ est malmené sur son marché domestique, son chiffre d’affaires global est resté stable l’an dernier (+0,2% à taux de change et périmètre constants) grâce à l’international où il a gagné 791.000 nouveaux abonnés.
«Les difficultés de la télévision payante de Canal+ menacent le groupe dans son ensemble qui emploie 8.200 personnes et qui est le principal contributeur au cinéma et à la culture en France», a déclaré hier soir Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, ajoutant que le groupe de médias «n’avait pas les moyens de supporter indéfiniment les pertes des chaînes Canal+ en France». Ces pertes pourraient déboucher sur «une baisse significative» des résultats opérationnels du groupe Canal+ en 2016. La mise en œuvre d’un plan de transformation majeur des activités françaises doit permettre à cette entité de revenir à l’équilibre opérationnel en 2018.
Pour Vivendi, ce contexte défavorable justifie le projet d’accord de distribution exclusive pour cinq ans avec beIN Sports, qui a conquis 2,5 millions d’abonnés en France mais perd néanmoins 250 millions d’euros par an. Canal+ n’a pas dévoilé les modalités de ses offres avec les chaînes qataries qui devront tout d’abord obtenir l’aval de l’Autorité de la concurrence. Outre ce projet d’accord, Vivendi, qui a remanié l'été dernier la direction de la chaîne cryptée, compte repenser l’offre commerciale et rattraper le retard pris en matière de technologie.
Si le bénéfice net ajusté du groupe de médias a augmenté de 11,3% à 697 millions d’euros sur l’ensemble de l’exercice écoulé, son résultat opérationnel ajusté (Ebita) a reculé de 7,4% à 942 millions à périmètre et changes constants à cause de Canal+. Soutenu par les ventes d’Universal Music, son chiffre d’affaires, conforme aux attentes, a progressé de 1,4% à 10,8 milliards.
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