Uber génère son premier flux de trésorerie positif

En Bourse, la plateforme de VTC grimpait en séance de plus de 15%, malgré une perte nette trimestrielle de 2,6 milliards de dollars.
Capucine Cousin
Service de «food delivery» Uber Eats. Livraison de repas
Le chiffre d’affaires trimestriel d’Uber Eats a bondi de 36,9%, dans un marché de la livraison de repas plutôt sinistré.  -  Crédit Uber.

Fait inédit en treize ans d’existence, Uber Technologies a annoncé mardi, lors de la présentation de ses résultats trimestriels, avoir - enfin - généré un flux de trésorerie positif. Et la société prévoit un bénéfice d’exploitation supérieur aux attentes pour le troisième trimestre. La performance a été saluée par les investisseurs : son titre grimpait mercredi de plus de 15%, dès le début de séance, au-delà de 28 dollars. De quoi offrir au groupe dirigé par Dara Khosrowshahi un rattrapage inattendu après un parcours en berne (-41% en 2022, avant ce rebond) à l’instar de nombreuses valeurs technologiques,.

Le spécialiste de la réservation de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) a généré un free cash flow positif de 382 millions de dollars (374 millions d’euros) au trimestre clos le 30 juin, dépassant les attentes des analystes de 263,2 millions de dollars. Son chiffre d’affaires trimestriel a plus que doublé, à 8,07 milliards de dollars contre 7,36 milliards anticipés. Dans ce contexte, Uber enregistre un Ebitda ajusté de 364 millions de dollars, au-delà des estimations de 257,89 millions de dollars.

Toujours en perte

Pour autant, il a accusé une perte nette de 2,6 milliards de dollars, contre un bénéfice de 1,14 milliard un an plus tôt. Le groupe a indiqué que le résultat du trimestre écoulé comprenait une dépréciation de 1,7 milliard de dollars, principalement liée à la réévaluation de ses participations dans trois entreprises en difficulté, notamment Aurora qui œuvre dans la conduite autonome). Ses parts dans Grab et Zomato, deux entreprises spécialisées dans la livraison de repas à domicile, ont également été dépréciées. Dans le cas de l’entreprise indienne Zomato, Uber serait même proche de se délester d’une participation de 7,8%. Celle-ci pourrait être cédée mercredi, en bloc, pour 373 millions de dollars, rapporte Reuters, citant une source proche.

En terme d’activité, le créneau des VTC a grimpé de 120%, à 3,55 milliards de dollars de revenus au cours du trimestre. Et les réservations brutes, un indicateur-clé pour Uber, ont augmenté de 33% pour atteindre 29,1 milliards de dollars. Pour Dan Ives de Wedbush Securities, « malgré une hausse des prix des courses aux Etats-Unis et en Europe, les consommateurs continuent d’utiliser la plateforme d’Uber, particulièrement au moment où les voyages, le retour au bureau et d’autres tendances d’après la pandémie s’installent dans la durée ».

De nouveaux partenariats pour croître

Plus étonnant, le groupe californien se distingue sur un segment des livraisons de repas, plutôt sinistré. Le chiffre d’affaires trimestriel d’Uber Eats a bondi de 36,9%, à 2,69 milliards de dollars. Il fait figure d’exception face à ses concurrents, un temps portés par la pandémie. Le britannique Deliveroo a émis un avertissement sur ses prévisions de résultats 2022 fin juillet, et Just Eat s’apprête à supprimer des postes.

Pour croître, Uber continue d’ajouter de nouveaux partenaires sur ses différents segments d’activité. Uber Eats a ainsi annoncé un accord étendu à plus de 2.000 points de vente avec le groupe américain de grande distribution Albertsons. Des partenariats sont également noués avec les chaînes britanniques, Tesco et OneStop. Au Japon, il a noué un deal avec Aeon Mall, un des plus importants exploitants de centres commerciaux du pays. Côté VTC, Uber parvient même à séduire des compagnies de taxis, tel IT Taxi, le plus grand opérateur de taxis en Italie,

Pour le troisième trimestre, Uber a prévu un bénéfice d’exploitation de 440 et 470 millions de dollars, supérieur aux estimations, pariant sur une demande constante pour ses services de transport et de livraison de nourriture. Restera à voir s’il réduira bien ses coûts et ses embauches, comme il l’annonçait début mai, face au spectre d’une récession qui pourrait ralentir la demande.

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