TF1 et M6 reculent en Bourse, leur projet de fusion est menacé

L’Autorité de la concurrence a rendu un avis préliminaire défavorable au projet de fusion des deux chaînes de télévision.
Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones
 M6
M6 perd plus de 20% en Bourse depuis le début de l’année.  -  UHF [CC BY-SA 3.0]

Les actions TF1 et M6 baissent mercredi à la Bourse de Paris, après que les deux groupes d’audiovisuel ont annoncé avoir reçu un avis préliminaire défavorable de l’Autorité de la concurrence sur leur projet de fusion.

Vers 11h30, l’action M6 perdait 6,6%, à 13,07 euros, tandis que le titre TF1 reculait de 2,7%, à 6,4 euros.

Dans leur avis, qui ne préjuge pas de la décision finale du Collège de l’Autorité de la concurrence, les services d’instruction considèrent que l’opération soulève des problèmes de concurrence significatifs, en particulier sur le marché de la publicité, selon un communiqué envoyé par Bouygues, la maison mère de TF1.

La nature et l'étendue des remèdes requis dans le rapport d’instruction feraient perdre toute pertinence au projet des parties qui, dans ce cas, l’abandonneraient, ont prévenu TF1 et M6.

«La fusion des chaînes TF1 et M6 est désormais en danger», commentent Corinne Khayat et Anne-Marie Pecoraro, avocates associées au cabinet UGGC. «L’opération est mal engagée», appuie un analyste basé à Paris, qui imagine difficilement le Collège de l’autorité de la concurrence contredire ses services d’instruction, dont les conclusions ont été rendues publiques.

Toutefois, M6 et TF1 comptent présenter leurs arguments à l’Autorité de la concurrence «dans les trois semaines» et entendent «maintenir leur projet tel qu’il a été présenté», ont indiqué les deux groupes. Les auditions devant le Collège de l’Autorité de la concurrence sont prévues les 5 et 6 septembre prochains.

Un «plan B» pour TF1

Au mois de mai dernier, à l’occasion de la présentation des résultats du premier trimestre de Bouygues, son directeur financier, Pascal Grangé, avait assuré que le conglomérat avait un «plan B» pour TF1 dans le cas où le groupe audiovisuel ne pourrait pas fusionner avec M6.

Si le scénario d’une fusion ne se concrétisait pas, «l'évolution du marché telle que nous la constatons nécessitera une évolution chez TF1 et évidemment les équipes de TF1 travaillent dessus», avait alors indiqué le dirigeant, en précisant néanmoins que l’objectif du groupe était de «faire prospérer le plan A, pas le plan B».

Dans ce contexte, les commentaires que les dirigeants de TF1 pourraient formuler jeudi à l’occasion de la publication des résultats semestriels du groupe audiovisuel seront scrutés. Alors que M6 a fait état mardi soir de revenus en baisse au deuxième trimestre, la nécessité d’une fusion génératrice de synergies se fait pressante, l'érosion des audiences de la télévision s’ajoutant à la frilosité des annonceurs publicitaires.

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