Telecom Italia accepte l’offre de KKR, Vivendi conteste

L’opérateur italien a approuvé le rachat de son réseau fixe par le fonds d’investissement pour 18,8 milliards d’euros. Une décision considérée comme illégale par le conglomérat français, principal actionnaire de Telecom Italia.
L’opérateur télécoms Telecom Italia (TIM Gruppo)
L’opérateur télécoms Telecom Italia (TIM Gruppo)  -  Bloomberg.

Telecom Italia a annoncé dimanche que son conseil d’administration avait approuvé l’offre du fonds américain KKR pour le rachat de son réseau de téléphonie fixe, une décision que son principal investisseur, Vivendi, a décrite comme illégale et a dit profondément regretter.

L’offre présentée par KKR valorise le réseau de téléphonie fixe de TIM, baptisé NetCo, à 18,8 milliards d’euros (dette comprise), a indiqué le groupe italien dans un communiqué. Elle permettait de réduire la dette de Telecom Italia d’environ 14 milliards d’euros. Des paiements complémentaires pourraient en outre s’ajouter et porter le montant global de l’opération à 22 milliards d’euros. L’opérateur pourrait notamment toucher jusqu'à 2,5 milliards d’euros en cas de réalisation «au cours des 30 mois suivant la date de clôture, d’une opération de consolidation potentielle impliquant NetCo et l’introduction éventuelle de changements réglementaires susceptibles de générer des avantages pour NetCo».

L’opération devrait être bouclée d’ici l'été 2024, a fait savoir TIM, qui avait accordé en juin dernier à KKR une période de négociations exclusives.

Soutenue par l’administration conservatrice de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni, cette cession est l’une des pierres angulaires du projet du directeur général de TIM, Pietro Labriola, destiné à sortir le groupe du gouffre financier.

Le conseil d’administration de Telecom Italia a en revanche jugé l’offre non contraignante de KKR sur son unité de câbles sous-marins, Sparkle, insatisfaisante et «a chargé le directeur général de vérifier la possibilité de recevoir une offre contraignante à une valeur plus élevée une fois l’audit préalable achevé, dont le délai a été prolongé jusqu’au 5 décembre».

Sans vote

Des sources ont déclaré à Reuters que TIM prévoyait de finaliser la vente sans l’accord des actionnaires, en dépit du vote demandé au préalable par Vivendi qui avait affiché sa réticence face aux conditions proposées par KKR.

Réagissant à la décision du conseil d’administration de TIM, Vivendi a dit regretter «profondément» que l’offre de KKR ait été acceptée «sans avoir préalablement informé et sollicité le vote des actionnaires de Telecom Italia, enfreignant ainsi les règles de gouvernance applicables.»

«La décision (...) est également entachée d’illégalité compte tenu du non-respect des règles relatives aux opérations significatives avec des parties liées», a dit le groupe français dans un communiqué, ajoutant qu’il utiliserait «l’ensemble des moyens légaux à sa disposition pour contester cette décision et protéger ses droits ainsi que ceux de tous les actionnaires».

(Avec Reuters)

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