Stellantis plonge en Bourse après le départ de Carlos Tavares

La démission surprise du directeur général du géant franco-italien de l’automobile pénalise aussi l’ensemble du secteur.
Carlos Tavares et John Elkann, Stellantis
John Elkann (à droite), président de Stellantis, va prendre temporairement la tête d'un comité exécutif après la démission de Carlos Tavares (à gauche)  -  Stellantis

Le départ de Carlos Tavares avait beau être dans l’air depuis quelque temps, son annonce dès ce début décembre désoriente les investisseurs.

Dimanche soir, le conseil d’administration de Stellantis a annoncé la démission avec effet immédiat de son directeur général, en poste depuis la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler en 2021 et précédemment patron de Peugeot depuis 2014. En octobre, le groupe avait déjà indiqué avoir lancé le processus d’identification de son successeur alors que le mandat de Carlos Tavares arrivait à échéance début 2026.

«Bien que le moment choisi pour la démission de Carlos Tavares soit une surprise, nous pensons que le marché ne va pas prendre la nouvelle très négativement», estimaient, à tort, lundi matin avant l’ouverture de la Bourse les analystes d’UBS. Les investisseurs sanctionnent en effet lourdement l’action Stellantis après l’annonce du départ de l’homme fort de l’entreprise.

Chute de l’action

En milieu de matinée, le titre chutait de plus de 8%, portant son repli depuis le début de l’année à plus de 50%. L’action va rester sous pression tant que l'équipe de direction n’aura pas été réinitialisée, dans le courant de 2025, estiment les analystes de JPMorgan.

De leur côté, les spécialistes d’AlphaValue s’attendent à ce que le groupe, qui vient pourtant de confirmer ses prévisions annuelles, n’atteigne pas ses objectifs pour le deuxième semestre et que le conseil d’administration en rejette la faute sur Carlos Tavares. «Le marché reste extrêmement difficile. En Chine (un marché où Stellantis n’est pas présent), nous avons des signes précurseurs d’une guerre des prix. Tesla et BYD ont annoncé des prêts à 0% et des remises sur certains modèles afin d’atteindre leurs objectifs de vente. Cette pression sur les prix est également susceptible de se répercuter sur d’autres marchés, car les constructeurs automobiles chinois essaieront de vendre de plus en plus de véhicules en dehors de la Chine», note le bureau de recherche indépendant.

A lire aussi: Stellantis met la pression sur Carlos Tavares après son revers boursier

La démission d’un homme emblématique de l’industrie automobile, qui a su redresser Peugeot puis Opel, affecte d’ailleurs l’ensemble du secteur en Europe ce lundi. A Paris, Renault baissait de 2,5%, Valeo 2%, Faurecia 1,4% et OPMobility 1,5%. En Allemagne, Volkswagen abandonnait 1,2% et Mercedes 0,6%. A la Bourse d’Amsterdam, la holding de la famille Agnelli, Exor, qui détient 14,9% de Stellantis, perdait 1,7%. Deuxième actionnaire avec 7,4% du capital, Peugeot Invest reculait de son côté de plus de 2%.

Selon des informations de Franceinfo, les indemnités de départ de Carlos Tavares se chiffreraient en dizaines de millions d’euros. Contacté par L’Agefi, Stellantis ne «fait pas de commentaires» à ce sujet et indique «qu’il ne s’agit pas d’une information officielle».

(Avec Agefi-Dow Jones)

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