
Starwood engage la cession de Baccarat

Un illustre nom de l’industrie française du luxe pourrait passer sous pavillon chinois. Le fonds américain Starwood Capital a engagé la cession de Baccarat, a appris L’Agefi de plusieurs sources, et la meilleure offre a été formulée par un groupe chinois. L’identité de l’acheteur n’est pas connue à ce stade. Starwood Capital, propriétaire du célèbre cristallier depuis 2005, et dont le véhicule d’investissement arrive à maturité cette année après plusieurs prolongations, a mandaté la banque d’affaires Messier Maris & Associés pour trouver un nouvel actionnaire. Hier, Starwood ne faisait pas de commentaire.
«Le groupe chinois est sorti du lot en proposant une offre proche de la valorisation espérée par Starwood», indique une source, selon laquelle le fonds américain viserait une valorisation de l’ordre de 200 millions d’euros. Cotée à la Bourse de Paris, Baccarat capitalisait hier soir 181,1 millions d’euros.
En 2016, le cristallier a dégagé un Ebitda de 12,9 millions d’euros, en hausse de 25,2%, pour un chiffre d’affaires de 148,3 millions d’euros (-0,9%). Il s’agissait de la quatrième année consécutive d’amélioration de la marge opérationnelle. Pour se développer, notamment en Asie, Baccarat avait levé 27,5 millions d’euros mi-2012 via une augmentation de capital réservée à Catterton. Les modalités de l’opération, réalisée sans droits préférentiels de souscription, avaient été contestées en justice par le fonds Consellior, actionnaire minoritaire de Baccarat. Celui-ci a été débouté en avril dernier par le tribunal de commerce de Nancy.
Starwood avait pris le contrôle de Baccarat et de ses sociétés sœurs en 2005 lors du rachat du Groupe Taittinger. Il a par la suite revendu à la découpe l’ancien empire de la famille Taittinger, en cédant les champagnes éponymes, les parfums Annick Goutal, les hôtels de luxe de la Société du Louvre, dont le Crillon ou le Martinez à Cannes, et enfin l’hôtellerie économique de Louvre Hotels (Campanile, Première Classe, Kyriad...). Starwood a d’ailleurs déjà bénéficié de l’intérêt des groupes chinois pour les marques de luxe européennes, et particulièrement françaises. En 2014, il avait cédé Louvre Hotels à Jin Jiang pour un montant estimé à l’époque à plus de 1,2 milliard d’euros. La vente de Baccarat, attendue dans les prochaines semaines, viendrait ainsi clore le démantèlement du Groupe Taittinger.
Plus d'articles du même thème
-
New Alpha reste finalement dans le giron de La Française
Alors que la banque Caurus Partners avait été mandatée pour étudier la cession de New Alpha Asset Management, la société, qui totalise 3,8 milliards d’euros d’encours, reste finalement dans le giron de La Française. -
Safran avance dans son marathon réglementaire lié à la reprise de Collins
Le gendarme britannique de la concurrence estime que les concessions fournies par le groupe français pourraient suffire à apaiser ses craintes. -
Andbank entre au capital d’une boutique espagnole de private equity
L'opération vient d'être autorisée par les régulateurs.
ETF à la Une
- La Banque Postale débarque le patron de sa banque privée
- A la Société Générale, Slawomir Krupa se prépare à la taylorisation des banques
- La Société Générale prend le risque d'une grève en France fin mars
- Une nouvelle restructuration à la Société Générale ne plairait pas aux investisseurs
- Le CCF a perdu une centaine de millions d’euros l’an dernier
Contenu de nos partenaires
-
Pénuries
En combat air-air, l'aviation de chasse française tiendrait trois jours
Un rapport, rédigé par des aviateurs, pointe les « vulnérabilités significatives » de la France en matière de « supériorité aérienne », décrivant les impasses technologiques, le manque de munitions et les incertitudes sur les programmes d'avenir -
Escalade
L'armée algérienne passe à la dissuasion militaire contre la junte malienne
La relation entre Alger et Bamako ne cesse de se détériorer ces derniers mois alors qu'ex-rebelles et armée malienne s'affrontent à la frontière algérienne -
En panne
Pourquoi les Français n’ont plus envie d’investir dans l’immobilier
L’immobilier était le placement roi, celui que l’on faisait pour préparer sa retraite, celui qui permettait aux classes moyennes de se constituer un patrimoine. Il est tombé de son piédestal. La faute à la conjoncture, à la hausse des taux, à la chute des transactions et à la baisse des prix, mais aussi par choix politique : le placement immobilier a été cloué au pilori par Emmanuel Macron via une fiscalité pesante et une avalanche de normes et d’interdictions