
Sophie Javary (BNP Paribas) : « Le prix d’une introduction en Bourse doit comprendre une incitation à souscrire »
Les entreprises qui veulent s’introduire en Bourse doivent en être conscientes : il ne leur suffit pas de présenter un modèle d’affaire performant pour garantir le succès de l’opération. Sophie Javary, vice-présidente CIB pour la zone EMA chez BNP Paribas explique, dans cette vidéo réalisée à l’occasion des rencontres de Paris Europlace le 11 juin, qu’une IPO réussie résulte de la conjonction de plusieurs facteurs. Non seulement le prix doit être cohérent avec les actifs et l’activité de l’entreprise, mais il doit aussi faire apparaître une décote, ce que la responsable appelle «une incitation à souscrire». Ce prix incitatif doit notamment pouvoir compenser l’illiquidité qui prévaut aujourd’hui sur les marchés européens.
La rapidité demeure essentielle
Ensuite, le timing doit être le bon. La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron a, s’il en était besoin, encore une fois prouvé que la conjoncture jouait un rôle important dans la réussite d’une introduction. Ainsi, le calendrier d’une IPO doit être le plus resserré possible afin que l’entreprise ne soit pas affectée par des risques macroéconomiques qui ne la concernent pas.
Sophie Javary explique ainsi que la décision d’opter pour un placement privé lors de l’introduction d’Exosens a permis de mener une opération «coup de poing», sans supporter le risque de marché pendant six jours de Bourse, comme l’aurait imposée une introduction traditionnelle faisant intervenir les particuliers. «Nous allons travailler au niveau de la place pour voir dans quelle mesure nous pourrons associer les particuliers aux opérations, même sur des calendriers courts», rassure cependant la professionnelle.
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