Publicis défie la déprime ambiante en relevant ses objectifs
Le groupe publicitaire vise une croissance entre 5,5% et 6% cette année. Le président, Arthur Sadoun, considère l’IA comme l’un des deux principaux défis que son industrie doit relever.
Agefi-Dow Jones
Dans un contexte peu réjouissant pour les marchés actions, marqué par la chute de LVMH mercredi et d’Alstom la semaine dernière, Publicis se montre rassurant.
Le groupe publicitaire a de nouveau relevé jeudi l’ensemble de ses objectifs financiers pour 2023, encouragé par une croissance meilleure qu’anticipé de ses activités au troisième trimestre. «Notre positionnement unique nous permet de gagner des parts de marché», tandis que «notre mix d’activités équilibré accroît notre résilience aux cycles économiques», a commenté Arthur Sadoun, le président du directoire de Publicis lors d’une conférence avec des journalistes.
Pour l’exercice en cours, les dirigeants de Publicis anticipent à présent une croissance organique du revenu net comprise entre 5,5% et 6%, un taux de marge opérationnelle de 18% et un flux de trésorerie disponible proche de 1,7 milliard d’euros, avant variation du besoin en fonds de roulement. Le groupe avait déjà rehaussé ses objectifs pour 2023 en juillet dernier, à l’occasion de la publication de ses résultats du premier semestre. Les dirigeants avaient alors indiqué viser pour cette année une croissance organique du revenu net d’environ 5%, un taux de marge opérationnelle proche de 18%, ainsi qu’un flux de trésorerie disponible d’au moins 1,6 milliard d’euros.
Déployer l’IA
«Pour le reste de l’année, nous sommes déterminés à mener à bien ce que nous considérons actuellement être les deux priorités de notre industrie : réunir à nouveau nos équipes en personne sur nos sites, et accélérer le déploiement de l’intelligence artificielle dans toutes nos opérations grâce à Publicis Sapient», a poursuivi Arthur Sadoun.
Les dirigeants ont relevé leurs perspectives pour la deuxième fois en trois mois après une poursuite de la croissance des activités du groupe au troisième trimestre. Sur la période de juillet à septembre, le revenu net de Publicis s’est établi à 3,24 milliards d’euros, en amélioration de 0,1% en données publiées et de 5,3% en données organiques.
Au cours des trois derniers mois et toujours en données organiques, le revenu net du publicitaire a progressé de 3% en Amérique du Nord, qui compte pour 62% de son activité, porté par la croissance de 3,2% enregistrée aux Etats-Unis. Le revenu net a bondi de 10,7% en Europe, le deuxième débouché de Publicis représentant 24% de ses facturations. Il a par ailleurs crû de 3,8% dans la zone Asie Pacifique, de 18,2% dans la région Moyen Orient & Afrique et de 6,9% en Amérique latine.
Selon un consensus fourni par la société, les analystes anticipaient une hausse de 3,6% du revenu net en données organiques au troisième trimestre. Malgré un environnement macroéconomique globalement incertain, le revenu net du troisième trimestre a dépassé de 23% celui de la même période de l’année 2019, avant le début de la crise du Covid-19.
Sur l’ensemble des neuf premiers mois de l’année, le revenu net de Publicis a augmenté de 6,5% en données organiques, à 9,56 milliards d’euros.
Au niveau du bilan, la dette financière ressortait à 714 millions d’euros au 30 septembre 2023, contre 634 millions d’euros au 31 décembre 2022.
En réaction à ces annonces, l’action Publicis prenait la tête de l’indice CAC 40 jeudi matin grâce à une hausse de plus de 3%.
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